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Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a affirmé mardi à Kaboul que les perspectives de paix en Afghanistan étaient "plus élevées que depuis de nombreuses années", malgré des violences au plus haut et les revers à répétition des forces afghanes.
"La situation reste préoccupante" mais "le potentiel de paix est plus élevé maintenant que depuis de nombreuses années", a estimé M. Stoltenberg lors d'une conférence de presse aux côtés du président afghan Ashraf Ghani.
"Les talibans doivent comprendre que poursuivre le combat ne sert à rien et que c'est contre-productif", a ajouté le Norvégien, dont la venue en Afghanistan n'avait pas été annoncée.
Quelques heures plus tôt, les talibans avaient pris d'assaut une position isolée de l'armée afghane, tuant au moins 20 militaires dans l'Ouest, selon des responsables locaux.
Vingt autres soldats sont portés disparus après un autre raid des insurgés la nuit dernière sur le district de Pusht Koh, dans la province de Farah (Ouest), a déclaré à l'AFP Dadullah Qaneh, un membre du conseil provincial.
Les talibans ont revendiqué cette attaque, affirmant avoir tué plus de vingt militaires et en avoir capturé cinq.
Les forces afghanes peinent à contrer les assauts des insurgés aux quatre coins du pays. Plusieurs militaires de l'Otan ont en outre été récemment blessés ou tués lors d'"attaques de l'intérieur" commises par des soldats afghans.
Malgré la volonté affichée par les talibans de discuter directement avec les Etats-Unis, et la présence de 16.000 soldats de l'Otan en Afghanistan, la mainmise du gouvernement afghan sur le pays ne cesse de s'effriter.
D'après un récent rapport américain, le contrôle du territoire afghan par les autorités est à son plus bas niveau depuis trois ans, alors que les forces de sécurité subissent des pertes record.
Indice de ce recul, le général Abdul Raziq, considéré comme un rempart contre les rebelles dans le Sud, a été tué en octobre par un taliban infiltré dans un bâtiment très protégé de Kandahar (Sud), où se tenait une réunion à laquelle participait le général Scott Miller, le chef de l'armée américaine en Afghanistan. Celui-ci n'a pas été blessé.
La visite de Stoltenberg intervient à quelques jours d'une rencontre internationale sur l'Afghanistan en Russie, où siègera une délégation afghane, mais à laquelle les talibans hésitent à participer.