Partager:
Un premier rapport sur l'état des espèces migratrices dans le monde, publié lundi à l'initiative de la convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS) émet une analyse et des conclusions préoccupantes.
Les données disponibles suggèrent ainsi que l'état de conservation de nombreuses espèces inscrites sur la liste de la CMS se détériore. Une espèce sur cinq est menacée d'extinction et une proportion importante (44%) subit un déclin de sa population.
Entre 1988 et 2020, 70 espèces de la CMS ont vu leur état de conservation se dégrader, soit nettement plus que les 14 espèces dont l'état de conservation s'est amélioré. Pire encore: une nouvelle analyse réalisée pour ce rapport a permis d'identifier 399 espèces migratrices mondialement menacées et quasi menacées (principalement des oiseaux et des poissons) qui ne sont pas encore inscrites aux Annexes de la CMS et qui pourraient bénéficier d'une protection internationale.
En raison de leur mobilité, de leur dépendance à l'égard d'habitats multiples et vis-à-vis de la connectivité entre différents sites, les espèces migratrices sont exposées à un large éventail de menaces causées par l'activité humaine. La plupart de ces espèces sont affectées par une combinaison de menaces.
La perte, la dégradation et la fragmentation de l'habitat (principalement dues à l'agriculture), ainsi que la surexploitation (chasse et pêche) représentent les deux menaces les plus importantes, selon la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Respectivement trois quarts et 70% des espèces listées par la CMS sont concernées. La pollution, notamment par les pesticides, les plastiques, les métaux lourds en sont d'autres, de même que le changement climatique.
Quelque 58% des sites surveillés et reconnus importants pour les espèces inscrites sur la liste de la CMS sont confrontés à des niveaux insoutenables de pression anthropique.