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En lice pour l'Ours d'or à Berlin, Olivier Assayas, 69 ans, l'un des rares réalisateurs français à faire tourner des stars internationales, de Penelope Cruz à Kristen Stewart et Maggie Cheung, se dévoile dans un film sur son propre confinement.
Vincent Macaigne dans le rôle d'un réalisateur, avec son frère (Micha Lescot) et leurs compagnes jouées par Nora Hamzawi et Nine D'Urso : l'auteur de "Irma Vep" ou "Personal Shopper", frère aîné de Michka Assayas, critique rock renommé, ne cache pas la dimension autobiographique de ce film intitulé "Hors du temps".
Cette figure du cinéma d'auteur retrace son propre confinement, dans des conditions confortables, entre sessions de tennis et contemplation de la nature, dans la bâtisse bourgeoise de la vallée de la Chevreuse, près de Paris, qui appartenait à ses parents.
"J'ai tourné chez moi, dans la maison qui est celle de mon père, de ma mère... C'est des choses personnelles, intimes qui sont en jeu", confie-t-il à l'AFP.
Au moment du confinement, "je ne me suis jamais senti aussi peu cinéaste", précise-t-il pourtant. "Je suis d'un pessimisme à toute épreuve, j'avais le sentiment que le cinéma tel que je le connaissais n'allait plus du tout exister. (Mais) je suis heureux parce qu'au final, c'est une comédie. On s'est amusé à la faire, ça a été très joyeux, mais je ne sais pas si je saurais le faire deux fois".
Trois ans après le confinement, les gags sur les obsessions ménagères, les drames culinaires, les tirades hypocondriaques ont un léger goût de déjà vu.
Au-delà, le film montre aussi la relation jamais simple entre deux frères devenus adultes, et évoque leurs souvenirs: la scène rock des années 1980, l'enfance dans un milieu intellectuel et cosmopolite.
"Hors du temps" dresse aussi, volontairement ou non, le portrait d'intellectuels coupés d'une partie des réalités, accaparés par leurs névroses, jusqu'à sembler devenir indifférents à ceux, et celles, qui les entourent.