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Le réalisateur français Philippe Garrel a reçu samedi à la 73e Berlinale l'Ours d'Argent du meilleur réalisateur pour "Le Grand Chariot", un film aux airs de testament artistique tourné avec ses enfants.
"Vive la révolution iranienne", a déclaré cet héritier de la Nouvelle Vague en recevant son prix qu'il a aussi dédié "à Jean-Luc Godard, qui est (...) un très grand maître, qui n'est plus de ce monde", décédé en septembre.
Le cinéaste a fait tourner dans son dernier film trois de ses enfants, dont le plus célèbre, son fils Louis, acteur et réalisateur.
Le cinéaste de 74 ans jure ne pas avoir voulu faire une "autofiction" avec "Le Grand Chariot", même si le film met en scène de façon quasi transparente sa propre famille et questionne l'idée de l'héritage artistique et du succès.
Louis Garrel, l'aîné, y joue sous son propre nom, tout comme sa demi-sœur Léna, tandis que son autre sœur Esther a choisi de s'appeler Martha dans le film. Ils jouent les enfants d'un marionnettiste, métier qu'exerçait le propre père de Philippe Garrel avant de devenir comédien.
Au décès du marionnettiste, chaque enfant va faire ou non ses propres choix artistiques, Louis volant de ses propres ailes et devenant un acteur connu tandis que ses sœurs préfèrent reprendre le théâtre de marionnettes familial.
"C'est le destin de tous les artistes d'avoir la chance ou pas de leur côté", a expliqué Philippe Garrel, interrogé par l'AFP lors du festival à Berlin. "Il y a des gens de talent qui réussissent, des gens de talent qui échouent, des gens sans talent qui réussissent et des gens sans talent qui échouent", a-t-il ajouté.