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"Dune II", sables mouvants du pouvoir

"Paul devient un chef dans son esprit": Timothée Chalamet incarne le messie attendu dans le second volet de "Dune", blockbuster de science-fiction entre grand spectacle et réflexion sur pouvoir, foi et fanatisme.

"Le plus important chez un homme de pouvoir, c'est ce qu'il garde pour lui", a synthétisé le comédien vedette franco-américain ("Les filles du docteur March", "Wonka") lors d'un passage devant la presse française à Paris, en compagnie d'une partie du casting.

Moins bavard que le premier opus sorti en 2021, le second, prévu à partir du 28 février, toujours réalisé par le Québécois Denis Villeneuve, est plus remuant et distille encore des thématiques aux échos d'actualité.

La planète hostile "Dune", imaginée par l'écrivain américain Frank Herbert (saga à partir de 1965), permet évidemment de faire passer des messages sur l'écologie, de l'eau devenue denrée rare au pillage industriel des ressources.

Cet univers désertique, au bestiaire fantastique avec ses vers géants, sert aussi de décor à la trajectoire du personnage endossé par Timothée Chalamet: Paul Atréides, dernier rejeton d'une lignée anéantie, achève sa mue en leader revanchard.

Le point de bascule, quand un prétendant est regardé comme un messie par des partisans devenus dévots, est un des temps forts du film. Qui pèche toutefois avec un dernier duel lassant.

- "Forte de ses convictions" -

Denis Villeneuve excelle en revanche à peindre la part d'ombre et de lumière de l'élu d'un peuple. Le cinéaste offre aussi de beaux rôles de femmes puissantes.

Zendaya (franchise "Spider-Man", série "Euphoria"), autre superstar au générique, joue Chani, hérissée par les compromissions de Paul pour accéder au sommet, en dépit de leur histoire d'amour. Son personnage de guerrière du désert, rebelle par essence, ouvre la porte à un éventuel troisième épisode.

"Chani voit Paul tel qu'il est, pas tel que les autres le voient", décrit le réalisateur. "Chani est forte de ses convictions, de son point de vue, d'où ses sentiments complexes", résume l'actrice et mannequin américaine.

Nouvelle venue de l'acte II de "Dune", Léa Seydoux est un des visages de l'ordre Bene Gesserit, ces figures mystiques qui tirent les ficelles dans les coulisses.

La Française, à la carrière internationale consistante ("Mission impossible", "James Bond"), s'intègre sans mal dans un casting cinq étoiles. "J'étais venue rendre visite à Denis (Villeneuve) sur le tournage du premier à Budapest -- sans savoir alors que je tournerai dans le deux -- car j'y tournais moi aussi un film. J'avais vu Timothée et d'autres amis", raconte-t-elle.

- "Botté le cul" -

Le tournage, comme pour le premier acte, s'est étalé entre Émirats arabes unis, Jordanie et Hongrie. Avec, cette fois, une étape en Italie.

Austin Butler, autre nouveau venu, continue à se tricoter une jolie carrière après "Elvis" de Baz Luhrmann et la série "Masters of the air" produite par Steven Spielberg et Tom Hanks.

Le Californien joue façon rock-star un des premiers rôles parmi les méchants, marchant dans les pas de Sting, sociopathe du "Dune" réalisé en 1984 par un David Lynch piégé par une transposition trop ambitieuse en un seul film.

Pour être à la hauteur dans les scènes de combat, Austin Butler raconte s'être préparé avec un ami, "un commando marine", qui lui a "botté le cul" (rires).

L'Américain s'est lié, sur le tournage, avec son compatriote Josh Brolin ("No country for old men"), proche de Denis Villeneuve et un des brillants seconds rôles déjà présents dans le premier opus.

Dans cette catégorie, Stellan Skarsgård fait merveille en incarnation du mal. Le Suédois, réputé pour son humour pince-sans-rire sur les plateaux, se révèle aussi à l'aise dans le cinéma d'auteur de Lars von Trier que dans les franchises à gros budgets ("Avengers", "Pirates des Caraïbes").

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