Partager:
L'actrice Isild Le Besco, qui avait pris la parole contre les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon à la suite de Judith Godrèche, envisage de porter plainte contre ces deux réalisateurs, a appris jeudi l'AFP auprès de son avocat.
"Isild le Besco réfléchit à une plainte. Elle l'envisage", a déclaré Me Benjamin Chouai, après que l'actrice de 41 ans a évoqué cette possibilité dans un entretien au journal Le Parisien daté de jeudi.
Dans le quotidien, elle précise ses accusations contre Benoît Jacquot, aujourd'hui âgé de 77 ans, avec lequel elle a entretenu une relation à partir de ses 16 ans.
Elle dénonce ainsi une "emprise destructrice, une perte de soi. Des violences psychologiques surtout".
"Par exemple, il me disait perpétuellement que j'étais grosse. Il y a eu aussi des violences physiques, parfois, sous le coup de la colère. Contrairement à Judith, je n'ai pas vécu avec lui et cela m'a peut-être un peu protégée", poursuit l'actrice, repérée dans le long-métrage "Sade" de Benoît Jacquot en 2000.
Concernant Jacques Doillon, 79 ans, elle l'accuse à nouveau de l'avoir privée d'un rôle dans un film quand elle avait 17 ans, "à partir du moment où (elle a) refusé ses avances".
Début février, ce réalisateur avait contesté cette version et dénoncé des "mensonges", dans une déclaration transmise à l'AFP.
Il y affirmait qu'Isild Le Besco lui "avait fait croire qu'elle était retenue sur un autre tournage alors qu'elle était en vacances".
L'actrice s'en prend, dans Le Parisien, au milieu du cinéma dont elle dit qu'il "s'est comporté exactement comme se comporte une famille quand l'un de ses membres est maltraité: en se taisant".
Ces déclarations interviennent dans le sillage de celles de Judith Godrèche, qui a porté plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des violences sexuelles et physiques qui remonteraient à son adolescence et est devenue un fer de lance du mouvement #MeToo en France.
Selon des informations de presse, Judith Godrèche pourrait s'exprimer vendredi lors de la cérémonie des César.
Cependant cela n'a pas été confirmé par l'actrice, ni par l'Académie des César ni par Canal+, qui retransmet cette soirée.
"Que j'aille aux César ou pas, on s'en fiche bien", a réagi mercredi l'actrice sur Instagram.
Sur Instagram toujours, un acteur cette fois, Aurélien Wiik, a lancé jeudi le hashtag #MeTooGarçons. "Les garçons du cinéma se réveillent", a-t-il notamment écrit, en partageant certaines de ses expériences, avant d'appeler "garçons, filles" à "parler" et "agir", en déposant plainte.