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La comédienne Judith Godrèche a dénoncé les dérives du cinéma, un art qui couvre parfois "un trafic illicite de jeunes filles", dans une intervention très attendue lors de la 49e cérémonie des César vendredi, avec le sujet des violences sexuelles dans toutes les têtes.
"Pourquoi accepter que cet art qui nous lie soit utilisé comme un trafic illicite de jeunes filles ?", s'est interrogée l'actrice de 51 ans, qui a libéré la parole sur le sujet, en portant plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des violences sexuelles et physiques pendant son adolescence, ce que ces derniers nient.
"Il faut se méfier des petites filles, elles touchent le fond de la piscine, elles se blessent mais elles rebondissent", a-t-elle lancé, devant le monde du 7e art réuni à l'Olympia.
L'actrice a débuté au cinéma, adolescente, avant de disparaître des radars, de s'installer aux Etats-Unis et de revenir en France avec une série où elle joue son propre rôle "Icon of French cinema" fin 2023. Elle a porté plainte début 2024 contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des violences sexuelles et physiques qui remonteraient à son adolescence, et est devenue un fer de lance du mouvement #MeToo en France.
"Une revenante des Amériques qui vient donner des coups de pieds dans la porte blindée. Qui l'eut cru ?", a-t-elle déclaré, devant un public qui l'a ovationné debout à son arrivée.
Tout aussi symbolique, l'Académie a remis son tout premier prix, le César de la meilleure actrice dans un second rôle, à Adèle Exarchopoulos, pour "Je verrai toujours vos visages", où elle interprète une victime d'inceste.