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Les passants restent figés, décrochant la mâchoire. Les moins timides reprennent leurs esprits et invitent la star à poser pour un selfie: dans les rues du Cap, l'actrice locale Kim Engelbrecht, sélectionnée pour les Emmys, est connue de tous.
Ce jardinier du Company's Garden, dans le centre de la ville portuaire et touristique, n'en revient toujours pas: "C'est ma femme qui va être contente", dit-il visiblement troublé, à son collègue qui prend la photo.
Kim Engelbrecht, 42 ans, beauté métissée au regard bleu marine, pommettes saillantes et longs cheveux bruns, distribue des sourires généreux, pose patiemment, remercie.
"Les gens me regardent souvent et se disent +Je l'ai déjà vue quelque part, elle m'est familière+. Je trouve ça touchant", dit-elle avec simplicité.
"Ils me connaissent depuis toujours", explique-t-elle à l'AFP. Car cette femme longiligne dans une robe bustier aux couleurs vives a commencé sa carrière très jeune, comme animatrice à la télévision publique avant de jouer pendant douze ans dans une série à l'eau de rose, Isidingo, un "soapie" comme disent les Sud-Africains.
Des épisodes courts et quotidiens diffusés à la télévision "après les devoirs, avant ou pendant que les familles passent à table pour dîner", raconte celle qui est sélectionnée pour les International Emmy Awards, cérémonie de prix pour programmes télévisés diffusés à l'origine hors des Etats-Unis prévue à New York le 21 novembre, dans la catégorie de meilleure actrice d'un drame.
Pendant le confinement, elle a tourné deux saisons de la série "Reyka" dans la région zouloue (est), où elle campe une profileuse de police qui traque un tueur en série redoutable opérant dans les champs de canne à sucre de cette zone tropicale de l'Afrique du Sud.
- Cinquième Africaine aux Emmys -
Un rôle de qualité, celui d'une "femme multifacettes et complexe, comme nous le sommes toutes dans la vraie vie", qui doit surmonter un traumatisme, un enlèvement à l'adolescence, et s'en servir pour orienter son enquête.
"Reyka" est aussi en lice pour un Emmy cette année, dans la catégorie des meilleurs séries dramatiques.
A côté d'une copieuse carrière hollywoodienne, où elle a notamment joué dans la série de science-fiction produite par Ridley Scott "Raised by Wolves" ou la série de super-héros "The Flash", Kim Engelbrecht apprécie de pouvoir travailler en Afrique du Sud.
"Ce sont mes racines, c'est qui je suis", dit celle qui a grandi dans la banlieue ouvrière de Belhar, à l'est du Cap.
Sa sélection fin septembre vaut à la comédienne de recevoir de nombreux contacts et scénarios. C'est la cinquième Africaine à être retenue pour les Emmys.
"Reyka" a été son premier rôle principal. Elle espère que sa carrière peut motiver de jeunes Sud-Africains. "Tes rêves peuvent avoir du sens, si tu travailles dur et tu t'impliques, ça ne laisse pas indifférent", dit-elle.
Son prochain projet? "Je m'essayerais bien à la comédie, pourquoi pas", glisse-t-elle dans un sourire.
Les promeneurs du jardin public s'arrêtent net en voyant la caméra qui filme l'entretien avec la star, ils ne veulent pas déranger. D'un signe amical, l'actrice les encourage à passer.