Partager:
Il sera en juin le premier humoriste à remplir le stade Vélodrome, "le rêve d'une vie": Redouane Bougheraba, qui s'est fait un nom en asticotant le premier rang, revendique sur scène l'art de "tacler" mais toujours avec "amour et bienveillance".
Dans son nouveau spectacle, ce Marseillais d'origine et de cœur, âgé de 45 ans, prévoit de retracer ses dernières années, partant d'un "Redouane complètement inconnu qui bascule dans le monde du théâtre (jusqu')au succès", avec plus de 1,3 million d'abonnés sur Instagram.
Au cours de l'étape marseillaise de sa tournée des grandes enceintes, qui passera également par l'Accor Arena à Paris et le stade de Lyon, l'humoriste compte également faire monter sur scène "des artistes (de la chanson, ndlr), du lourd".
"Il y aura des écrans géants façon +Super Bowl+ américain. Le public sera toujours à un mètre de moi. Il va y avoir des +impros+ aléatoires sur les gens du premier rang", poursuit-il.
Ce premier rang est devenu un symbole pour les représentations qu'il donne. Les spectateurs qui y prennent place sont prévenus: Redouane Bougheraba n'hésite pas à les apostropher, parfois de façon très cash.
"Je ne pense pas que les gens soient +sado-maso+ mais il y a un certain plaisir à venir se faire tacler au premier rang, parce que moi-même je m'en fous plein la gueule. Et c'est toujours fait avec amour et bienveillance", affirme-t-il avec un sourire.
Et, assure-t-il, "je mets des limites parce qu'on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui. La sensibilité des gens change en fonction du pays où on se trouve. Il y a certaines vannes qu'on peut pas faire en Afrique, ni au Maghreb, ni en Chine, ni en Amérique du Sud."
"Si je crispe les gens, je fais marche arrière", insiste celui qui est à l'affiche vendredi de la prochaine saison de "Lol, qui rit sort", le programme de Prime Video où des humoristes et des acteurs sont réunis avec pour seul objectif de faire rire leurs concurrents.
- "Pouvoir de l'humour" -
Avant d'atteindre cette exposition, avec des vidéos qui dépassent parfois les deux millions de vues, Redouane Bougheraba s'est laissé convaincre par son entourage, qui l'encourageait à embrasser la carrière d'humoriste.
"J'en suis arrivé là (grâce à) une phrase de Winston Churchill: +le vrai succès, c'est d'aller d'échec en échec sans perdre son enthousiasme+", analyse-t-il.
"Ca a été un travail de transformer le +Redouane marrant de la vie+ en +Redouane marrant sur scène+. (Ca a pris) 10 ans", rembobine-t-il, alors qu'il a commencé adolescent par le dessin et la caricature de ses camarades au collège.
"J'ai compris le pouvoir de l'humour sur l'être humain. J'ai enchaîné en transformant les dessins en mots pour faire du stand up", ajoute celui qui dit venir d'une famille "très blagueuse" et dont deux des frères viennent de réaliser "Les Segpa au ski", un des succès en salles du début d'année, avec plus d'1,2 million d'entrées.
Lui-même, qui cite Elie Kakou, Gad Elmaleh, Louis de Funès ou Les Inconnus parmi ses mentors, est sur le point de tourner un film qu'il a co-écrit: l'histoire d'un Français qui travaille dans une usine de matelas.
"L'usine est délocalisée en Inde et il accepte de partir pour garder son salaire. Son salaire est indexé en roupies et là c'est la descente aux enfers. C'est une tragi-comédie", raconte l'humoriste à propos de ce projet qui lui permet de réaliser un autre rêve, faire du cinéma.
Pas question pour autant d'abandonner la scène. Cet exercice -- "faire rire les gens, les voir heureux, avoir cette adrénaline, le feedback direct" -- lui permet de se sentir "libre" et "heureux".
"Le rire des gens me nourrit et me permet de me sentir super bien", affirme-t-il.
Pour cela, il a également déménagé à Londres, où il se réjouit de vivre dans "un anonymat exceptionnel": "je peux faire des courses au supermarché, chercher ma fille à l'école, avoir une vie normale, sans me retrouver à faire 4.000 photos. Ca me permet de garder la tête sur les épaules et de ne pas exploser".