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Chaque année, 1.400 patients subissent une intervention chirurgicale pour se faire retirer une tumeur cérébrale, une procédure souvent très délicate qui nécessite une préparation minutieuse. L'utilisation de la réalité augmentée (RA) rend la planification de l'ablation de ce type de tumeurs plus rapide et plus intuitive, en comparaison avec les systèmes conventionnels, ressort-il d'une étude de l'UZ Brussel publiée mardi.
Avant de débuter l'ablation d'une tumeur cérébrale, le chirurgien dessine généralement ses contours sur la peau du patient, afin de limiter au maximum la surface d'ouverture du crâne. Pour ce faire, l'approche actuelle utilise un système dit de "neuronavigation", permettant au chirurgien d'être guidé face à l'anatomie du patient, à partir d'images basées sur une IRM préopératoire.
"Le problème d'un tel système est qu'il se base principalement sur des images en deux dimensions. Pour localiser la tumeur, le chirurgien doit dès lors transférer des informations affichées sur un écran à la réalité en 3D", explique le neurochirurgien Johnny Duerinck. Des erreurs d'interprétation restent dès lors possibles, surtout lorsque la tumeur est située en profondeur.
La RA permet d'affiner la planification de l'ablation des tumeurs cérébrales. Cette technologie permet, à l'aide de lunettes spécifiques, d'additionner des images digitales à la réalité. Elle donne ainsi au chirurgien un aperçu tridimensionnel de la position de la tumeur et de ses structures environnantes, tels que des vaisseaux sanguins, ce qui rend l'intervention plus intuitive, et donc plus efficace.
L'étude a en effet démontré que la RA permettait un gain de temps global de 39% en moyenne, ainsi qu'une délimitation beaucoup plus précise des contours de la tumeur. Dans 95% des cas, la délimitation à l'aide de la RA a été considérée comme aussi bonne (30%), voire meilleure (65%) que la planification basée sur la pratique conventionnelle.