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Grève des éboueurs à Paris: vers une sortie de crise

La grève des éboueurs à Paris, où 10.000 tonnes de déchets sont en souffrance, a semblé aborder un tournant vendredi, avec la fin du mouvement contre la réforme des retraites dans deux incinérateurs et la réquisition du troisième par les forces de l'ordre.

Au 19e jour de grève, le volume de déchets non ramassés dans la capitale est revenu à son niveau record, déjà atteint une semaine plus tôt, avec la barre symbolique des 10.000 tonnes d'ordures jonchant les trottoirs parisiens, selon la mairie.

Et ce, malgré les réquisitions ordonnées depuis une semaine par la préfecture de police, contre l'avis de la maire de Paris Anne Hidalgo, qui soutient le mouvement.

Interrogé sur le taux de grévistes parmi les agents municipaux, le premier adjoint Emmanuel Grégoire a affirmé vendredi matin, lors d'un point presse, qu'il était passé de 6% à 25% depuis le début des réquisitions, soulignant le "caractère improductif de ce type de mesures".

Pourtant, vendredi, "158 bennes sont sorties, soit 10% de plus qu'un vendredi normal", a indiqué Anne Hidalgo lors du même point presse.

Et dans le même temps, le Syctom, syndicat métropolitain qui gère les trois usines d'incinération entourant la capitale, annonçait à l'AFP la fin du mouvement dans deux d'entre elles, Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine).

"Les usines sont débloquées" même si celle d'Issy a fait l'objet dans la matinée d'un "petit filtrage, objet de personnels extérieurs à l'usine", selon le Syctom.

Pour le Syctom, c'est la "fin définitive" du mouvement sur ces deux sites, où les fours d'incinération "devraient rouvrir demain" samedi, les employés attendant "d'avoir assez de déchets en fosse".

Ces fins de mouvement "vont nous permettre de revenir à un fonctionnement tout à fait normal", espère le Syctom.

Les grèves et blocages de ces points de sortie pour les déchets de la capitale ont contribué, avec la grève des éboueurs de la Ville de Paris, à l'amoncellement des déchets dans la capitale depuis près de trois semaines, au grand dam des habitants et commerçants.

- "Initiative" de la préfecture -

Quant au troisième site, le plus important, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), "la réquisition des salariés de l'exploitant" était "en cours" en milieu d'après-midi, a déclaré le Syctom à l'AFP, alors qu'une assemblée générale prévue à 14h00 devait décider de la suite du mouvement.

Cette réquisition est "à la seule initiative de la préfecture de police", souligne le Syctom, qui a refusé depuis le début du mouvement de faire appel aux forces de l'ordre pour débloquer ses sites, préférant transférer les déchets vers des sites extérieurs.

En réaction, "les camarades font appel à toutes les forces qui peuvent venir les aider à bloquer l'incinérateur", a indiqué une source de la CGT Energie à l'AFP.

Une fin de conflit se dessine aussi dans le XVe arrondissement de la capitale, où des agents du prestataire privé, Pizzorno Environnement, étaient également en grève depuis près d'un mois.

La direction de l'entreprise a annoncé avoir signé vendredi "avec les représentants syndicaux de la CGT un protocole de sortie de grève", qui permet "la reprise du travail des personnels grévistes" et "la reprise complète de la collecte des déchets".

Cette reprise, conjuguée à la réouverture du site d'Issy tout proche et au renfort de "personnels complémentaires, et ce pendant tout le week-end", va permettre "de traiter les 1.000 tonnes de déchets résiduels et d'accélérer le retour progressif à la normale", s'est félicité le maire LR du XVe, Philippe Goujon, dans un communiqué.

Plus au centre de Paris, jeudi soir, des dizaines de poubelles avaient été incendiées dans des rues étroites du quartier de l'Opéra, parmi les nombreuses violences et heurts avec les forces de l'ordre qui ont émaillé la journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

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