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Les sargasses, ces algues brunes qui s'échouent épisodiquement sur les littoraux de la Caraïbe, reviennent massivement sur les rivages de Guadeloupe depuis quelques jours, ce qui pousse l'Etat à "expérimenter vite" des solutions.
"Nous allons essayer d'aller très vite sur la mise en place de barrages déviants", a indiqué le préfet de région, Xavier Lefort, vendredi devant la presse, après une réunion d'urgence avec les acteurs concernés par les sargasses.
"L'enjeu, c'est d'éviter leur échouement", a-t-il déclaré.
Lorsque les sargasses se déposent sur les rivages, en séchant, elles dégagent du sulfure d'hydrogène, qui provoque des maux de tête et parfois des vomissements. Les ramasser en mer permet de les valoriser plus facilement car elles sont alors moins ensablées, mais aussi de préserver les plages, fragilisées par l'action des tracteurs et pelleteuses utilisés pour les retirer.
Si des tests de "bathymétrie" (mesure des profondeurs de l'océan) et de "courantologie" sont utiles pour installer des barrages, "on s'est dit qu'il ne fallait peut-être pas attendre d'avoir terminé toutes ces études face à l'urgence dans certains endroits", a déclaré déclaré Xavier Lefort.
C'est le cas sur l'île de la Désirade, de la zone touristique de Saint-François, ou encore sur le littoral de la ville de Petit-Bourg. Le préfet a cependant prévenu du risque d'inefficacité du dispositif dû à la houle ou de son insuffisance en cas de forte affluence des algues.
Aux Saintes et à la Désirade, des filets avaient déjà été installés. "Il n'y a pas de solution technique qui soit miracle", a relevé le préfet, qui s'est dit volontaire pour "expérimenter vite", à l'instar de la Martinique, "le prélèvement en mer et le relargage en mer", une solution "pas encore complètement mûre".
Un plan "Sargasses II", doté de 36 millions d'euros sur quatre ans, avait été annoncé en mars 2022. "Les crédits sont disponibles", a assuré le préfet, précisant que "s'il faut mettre plus, on mettra plus".
Un syndicat mixte ouvert (SMO) a été installé en Guadeloupe les 6 et 7 mars, qui doit suppléer les communes dans la gestion du fléau et "mutualiser les ressources", notamment le matériel. "En attendant que cela fonctionne", le système de gestion restera à la charge des communes, bien que "80% des financements soient assurés par l'Etat", a rappelé le préfet.
Dans l'Atlantique, selon le bulletin régional de surveillance, la quantité de sargasses visibles est de 204% plus importante que celle de l'an dernier.