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Des dissonances au sein du gouvernement allemand sur le préaccord européen visant à interdire la vente de voitures neuves à essence et au diesel à partir de 2035 rendent incertaine, dans la dernière ligne droite, l'approbation finale de l'UE.
Le processus semblait sur la bonne voie: le Parlement européen et les États membres (Conseil) avaient conclu en octobre un préaccord qui a été validé par les eurodéputés le mois dernier. Reste au Conseil des ministres de l'UE à le valider à son tour.
Mais le ministre allemand des Transports, Volker Wissing, menace désormais de tout faire capoter. Le libéral a répété ce mercredi sur la chaîne ARD qu'il fallait continuer d'autoriser après 2035 les moteurs à combustion interne qui tournent aux carburants de synthèse ("e-fuels"), réputés plus propres. Il réclame une proposition en ce sens de la Commission européenne, que son parti FDP attend depuis six mois selon lui. Sans cela, l'Allemagne ne donnera pas son feu vert.
Or au Conseil, le texte final doit être approuvé par au moins 15 États membres représentant au moins 65% de la population de l'Union. La Suède, qui préside cet organe ce semestre, entend maintenir le vote programmé mardi prochain, a confirmé mercredi un porte-parole.
Mais sans soutien de l'Allemagne, un échec est possible, craint l'eurodéputé allemand Michael Bloss (Verts/ALE). Il fait observer que la Pologne, l'Italie et la Bulgarie pourraient voter contre le projet.
D'ici mardi, le gouvernement allemand, constitué des socialistes, des écologistes et des libéraux, peut encore accorder ses violons. Les pourparlers se poursuivent, dit-on au ministère de l'Environnement, dirigé par les Verts, qui dénoncent au passage la faiblesse du FDP face au lobby automobile et un "fétichisme de la combustion".