Accueil Actu

McKinsey: "pas de leçons à recevoir" sur la "lutte contre l'optimisation", juge Le Maire

Le gouvernement n'a "pas de leçons à recevoir en matière de lutte contre l'optimisation fiscale", a martelé Bruno Le Maire mercredi sur Europe 1, en réponse aux soupçons d'optimisation fiscale pesant sur des filiales françaises du cabinet McKinsey.

Le cabinet américain est sous le feu des projecteurs depuis la parution de ce rapport du Sénat, qui a accusé ses deux principales entités françaises de n'avoir payé aucun impôt sur les sociétés en France entre 2011 et 2020, alors même que l’État français a souvent eu recours à ses services. Pendant la crise sanitaire liée au Covid-19, McKinsey aurait ainsi reçu neuf commandes des pouvoirs publics pour un montant cumulé de 12,3 millions d'euros.

Pour Bruno Le Maire, l'affaire McKinsey est "la preuve de l’immense désarroi des oppositions (...) qui montent en épingle des affaires qui n’existent pas". "On n’a pas de leçons à recevoir, de qui que ce soit, en matière de lutte contre l'optimisation fiscale", a-t-il poursuivi.

Emmanuel Macron "a pendant cinq ans combattu l'évasion fiscale, combattu l'optimisation fiscale, mis sur pied la taxation des géants du digital", a énuméré Bruno Le Maire. Le président a aussi "porté la taxation minimale sur les plus grandes entreprises, la taxation à 15%", a-t-il ajouté.

"Je comprends qu’Emmanuel Macron soit agacé", a estimé Bruno Le Maire, deux jours après un déplacement où le président-candidat avait longuement tenté de justifier le recours par l’État aux cabinets de conseil, qualifié de "phénomène tentaculaire" par le Sénat.

"On a dit beaucoup de bêtises ces derniers jours", avait cinglé le président, avant d'appeler à ne "pas tout confondre". La veille sur France 3, Emmanuel Macron s'était également agacé des questions sur le sujet. "On a l'impression qu'il y a des combines, c'est faux", avait-il notamment déclaré.

- Conférence avancée-

Mercredi, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a rappelé que la ministre de la Transformation publique Amélie de Montchalin s'était déjà exprimée sur le sujet et avait reconnu qu'il y avait eu "pendant la crise sanitaire effectivement une augmentation très importante du recours à des cabinets de conseil pour un certain nombre de missions".

Selon lui, il faut "regarder les choses dans leur globalité sur le reste du quinquennat pour répondre aux questions" qui se posent.

M. Attal a par ailleurs précisé qu'un point presse de la ministre Amélie de Montchalin et d'Olivier Dussopt (Comptes publics) relatif au recours aux cabinets de conseil, initialement prévu jeudi matin, a été avancé à mercredi soir 19H00 locales (17H00 GMT).

Bruno Le Maire a lui assuré qu'une "vérification fiscale" avait été lancée par Bercy à l'encontre de McKinsey "avant le rapport du Sénat" publié mi-mars.

Contacté par l'AFP, le ministère n'a pas souhaité apporter davantage de précisions sur le calendrier de ce contrôle fiscal. Selon un article publié mercredi dans La Lettre A, la Direction générale des Finances publiques aurait lancé ce contrôle en décembre 2021.

La vérification porterait sur deux entités françaises du cabinet américain, McKinsey & Company INC. France et McKinsey & Company SAS, précisément les deux sociétés épinglées par le Sénat dans son rapport.

"On sait bien que de grandes entreprises internationales font des profits en France. Nous allons vérifier (...). McKinsey paiera tous les impôts qu’il doit à la France rubis sur l’ongle", a lui insisté Bruno Le Maire.

À lire aussi

Sélectionné pour vous