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Le constructeur Mercedes-Benz a annoncé vendredi qu'il allait produire pour la première fois un de ses modèles en France, un véhicule électrique compact, dans l'usine Smart à Hambach (Moselle).
Cette annonce se traduit par un investissement de 500 millions d'euros du groupe Daimler (marques Mercedes-Benz et Smart) dans l'usine lorraine, une bouffée d'oxygène dans une région touchée par le chômage et la désindustrialisation.
Le lancement va permettre "un maintien de l'emploi de façon très certaine" sur le site de Hambach qui compte 800 salariés, a estimé l'entreprise. Mais elle juge qu'il est "trop tôt" pour évaluer la possibilité de recrutements supplémentaires: "on est au début du projet, on n'a pas encore de visibilité".
Emmanuel Macron s'est félicité de cette annonce après avoir reçu dans la matinée à l'Elysée le PDG de Daimler, Dieter Zetsche. "La première Mercedes-Benz électrique construite en France! (...) Votre choix d'investir en France montre que la France est de retour", a tweeté le président en anglais.
"Très bonne nouvelle pour la et la Lorraine", a tweeté le président de la région, Jean Rottner.
"La production d'une Mercedes-Benz en France" est une "première" dans l'histoire du groupe allemand, a rappelé M. Zetsche, dans un communiqué du constructeur, qui a repris ces dernières années à son compatriote bavarois BMW le leadership mondial des véhicules "premium".
Mercedes-Benz prévoit d'investir "10 milliards d'euros dans l'électrification de sa flotte" dans les prochaines années et de "commercialiser plus de 10 modèles à propulsion électrique d'ici à 2022", a souligné le constructeur.
Le groupe estime que la part de ses modèles électriques représentera "entre 15 et 25%" de ses volumes de vente mondiaux à l'horizon 2025. Les véhicules électriques, encore très minoritaires, représentent environ 1% du marché automobile en Europe.
- Investissement de Toyota -
Mais ce type de motorisations progresse de 50% chaque année au niveau mondial et les experts s'attendent à ce qu'elles représentent plus de 10% des ventes totales en 2025. L'électrique profite de réglementations de plus en plus strictes en matière de pollution de l'air et de la demande de l'immense marché chinois où les politiques ont décidé de favoriser les véhicules à batterie.
L'investissement de Daimler à Hambach sera consacré "au produit", à "de nouveaux bâtiments dotés des dernières technologies" et à "l'adaptation des infrastructures du site". Les travaux préparatoires "débuteront très prochainement", selon Daimler qui n'a pas fourni davantage de précision.
L'usine lorraine de Smart, qui a fêté ses 20 ans en octobre, produit la citadine Smart Fortwo, dont une version électrique Fortwo EQ. Il s'agit pour l'instant du seul modèle électrique de série commercialisé par Daimler et Hambach est encore l'unique site du groupe fabriquant en série ce type de véhicules, depuis 2012.
Au sein du groupe Daimler, d'autres sites en Allemagne, aux Etats-Unis et en Chine commenceront ces prochaines années l'assemblage de véhicules électriques.
La France, pays à coûts salariaux élevés, compte peu d'usines de constructeurs étrangers sur son territoire. Outre Daimler, elle a su attirer Toyota qui emploie 3.800 personnes à Onnaing (Nord) pour produire la citadine Yaris, y compris en version hybride essence-électrique. Le groupe japonais avait annoncé en janvier un investissement de 300 millions d'euros sur ce site, promettant la création de 700 emplois d'ici à 2020.
L'industrie automobile profite à plein du redressement du marché européen des véhicules neufs, qui a renoué avec ses niveaux d'avant la crise de 2007-2008, après plusieurs années de croissance.