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Une jeune femme enceinte a été évacuée dans la nuit de mercredi à jeudi du navire de migrants de l'ONG Sea-Eye, à bord duquel 62 migrants étaient toujours bloqués, a annoncé l'ONG allemande.
La jeune Nigériane enceinte, âgée de 23 ans, a été évacuée vers Malte après une crise d'épilepsie, a expliqué l'ONG dans un communiqué.
Informées par le capitaine du navire, les autorités maltaises "ont réagi rapidement et avec professionnalisme et ont entamé l'évacuation de la jeune femme", dont le mari a dû rester à bord, a ajouté Sea-Eye.
C'est la deuxième femme évacuée pour raisons de santé en moins de deux jours. Mardi, une jeune femme âgée de 24 ans avait également été évacuée en urgence vers Malte après une baisse de tensio et des troubles croissants de la conscience.
Le navire Alan-Kurdi - baptisé par Sea-Eye en hommage au petit Syrien retrouvé noyé sur une plage turque - avait secouru le 3 avril 64 migrants qui se trouvaient sur une embarcation de fortune au large de la Libye.
Il a d'abord fait route vers l'île italienne de Lampedusa, mais le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini (extrême droite), a estimé que c'était à Berlin de prendre en charge ces migrants secourus par une ONG allemande sur un navire battant pavillon allemand.
A la suite d'un accord avec Berlin, M. Salvini avait accepté vendredi le débarquement des deux enfants présents à bord et de leurs mères, mais ces dernières avaient refusé de descendre sans les pères.
Le navire a ensuite mis le cap sur Malte et navigue depuis autour du petit pays méditerranéen. Depuis l'été 2018, La Valette a accepté plusieurs débarquements de migrants secourus par des ONG, mais uniquement dans le cadre d'accords pour les répartir entre plusieurs pays européens.
A Berlin, un porte-parole du ministère de l'Intérieur a expliqué à l'AFP que l'Allemagne était "prête à faire sa part".
Mais selon Sea-Eye, le temps presse. Si Malte a autorisé un transfert de nourriture et d'eau pour mercredi qui devrait mettre un terme au rationnement actuel, les conditions de vie à bord "mettent en danger la santé des personnes secourues".
La nuit, les migrants et les 17 membres d'équipage doivent s'entasser dans un dortoir prévu pour une vingtaine de personnes. Et plus du tiers des migrants souffrent du mal de mer.