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Le ministre en charge de la Sécurité de la province de Buenos Aires a été violemment agressé lundi par des chauffeurs de bus ulcérés par la mort d'un de leurs collègues tué par balles, un meurtre qui menace de dégénérer en grève massive des bus sur l'agglomération.
L'agression de Sergio Berni, 61 ans, qui était accompagné d'une sécurité minimale et a été diffusée en direct par les télévisions locales, est survenue à son arrivée auprès de chauffeurs qui manifestaient contre l'insécurité à La Matanza, à la périphérie ouest de Buenos Aires.
Entouré de journalistes qui l'interrogeaient, il a été la cible d'insultes et de jets de pierres, dont une en plein visage. Il a aussi reçu des coups de poing ou de pied lorsqu'il s'est brièvement retrouvé à terre. On le voit le visage ensanglanté, visiblement étourdi. Puis continuant à répondre aux micros, affirmant avec défiance qu'il ne "s'en irait pas en courant".
M. Berni a finalement été exfiltré par des renforts de police puis brièvement pris en charge à l'hôpital, tandis que des échauffourées se sont poursuivies entre policiers et manifestants. Huit policiers et trois chauffeurs ont été légèrement blessés lors des heurts, selon les secours.
Les chauffeurs de bus manifestaient après la mort d'un des leurs, Daniel Barrientos, 65 ans, tué par balle à bout portant par deux voleurs montés à bord pour détrousser des passagers, vers 04H30 lundi.
"Nous avons déjà arrêté l'auteur (du crime) (...) Travailler est la seule façon de garantir la sécurité des chauffeurs", a eu le temps de déclarer M. Berni, un ancien médecin militaire membre du parti péroniste présidentiel, avant d'être agressé.
A la suite du meurtre, le syndicat des transports en commun UTA a annoncé une grève sur "toute la zone ouest du Grand Buenos Aires" (qui comprend 14 millions d'habitants), une mesure "appelée à s'étendre", selon le syndicat. L'UTA était lundi en fin de journée en réunion avec M. Berni et le gouverneur de la province.