La police du Bangladesh a dispersé avec des gaz lacrymogènes des ouvriers en grève qui exigent de meilleurs salaires, près de la capitale samedi, tandis que la plupart des usines fournissant les grands groupes mondiaux d'habillement ont rouvert.
Des affrontements ont éclaté dans la ville industrielle d'Ashulia, à l'ouest de Dacca, lorsque 10.000 ouvriers ont tenté d'empêcher leurs collègues de reprendre leur poste.
"Ils ont lancé des pierres et des briques sur des policiers et des usines, et ont tenté de bloquer les routes", a déclaré à l'AFP le chef de la police d'Ashulia, Mohammad Sarowar Alam. "Nous les avons dispersés en tirant des gaz lacrymogènes".
Au total, 1.500 policiers avaient été déployés sur place et dans la ville voisine de Savar, a-t-il ajouté.
Une femme de 35 ans a été grièvement blessée lorsque la police a tiré des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes sur des centaines de manifestants à Sreepur, à quelque 60 kilomètres au nord de Dacca, a déclaré l'inspecteur de police Ibrahim Khalil à l'AFP.
Les ouvriers ont repris leurs postes à Gazipur, ville industrielle en banlieue de Dacca où les manifestations ont été les plus violentes, a affirmé le chef de la police locale, Sarwar Alam.
Les autorités "nous ont assuré qu'elles augmenteraient nos salaires d'ici une semaine. C'est pourquoi nous sommes retournés dans les usines", a déclaré à l'AFP Rokon Uzzaman, un ouvrier du textile. "Nous n'avons pas d'économies. Combien de temps pouvons-nous continuer la manifestation si nous ne pouvons pas nourrir nos familles?" a-t-il ajouté.
Le textile est une industrie clé du Bangladesh, deuxième exportateur mondial de vêtements derrière la Chine.