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Systématiser les testings sur les discriminations à l'emploi, "élaborer des outils" avec les plateformes numériques et les influenceurs ou encore rendre possible un "mandat d'arrêt": le gouvernement annonce lundi un plan de lutte contre le racisme, l'antisémitisme et les discriminations liées à l'origine.
Ce plan 2023-2026, qui sera détaillé lundi par la Première ministre Elisabeth Borne et la ministre chargée de l'Egalité des chances Isabelle Rome, en présence de dix autres ministres, prévoit une série de mesures qui touchent différents secteurs, allant de l'éducation à l'emploi en passant par la justice ou le sport.
Parmi ses mesures phares, il prévoit par exemple de "systématiser les testings sur les discriminations à l'emploi", dans différents secteurs d'activité, privés et publics, ce en concertation avec les organisations syndicales et patronales et les associations notamment.
Le testing consiste à envoyer pour la même offre d'emploi deux CV identiques avec comme uniques différences l'origine du candidat et/ou une adresse dans un quartier populaire.
Dans une "logique graduée", si les mauvaises pratiques perdurent, le gouvernement n'exclut pas de recourir à la pratique du "name and shame", publiant les noms des entreprises peu vertueuses.
Le plan prévoit aussi l'organisation d'une "visite d'histoire ou de mémoire liée au racisme, l'antisémitisme ou l'antitsiganisme pour chaque élève durant sa scolarité".
Un "renforcement" de la formation des enseignants et des agents de la fonction publique d'Etat en général (forces de sécurité, agents d'accueil Pôle emploi, etc.) est également demandé.
Le gouvernement entend également créer des peines aggravées en cas "d'infractions non publiques à caractère raciste ou antisémite commises dans l'exercice de leur fonction par des personnes dépositaires de l'autorité publique ou chargées d'une mission de service public".
Afin de "promouvoir la citoyenneté numérique", le plan prévoit d'impliquer "les plateformes et les influenceurs, dans un travail collaboratif pour élaborer des outils visant à améliorer les comportements des internautes".
Tout comme pour les victimes de violences sexuelles, le gouvernement souhaite sécuriser le dépôt de plainte. Aussi les forces de l'ordre sont-elle invitées à un meilleur recueil et traitement de celles-ci, via une "anonymisation partielle" ou grâce à "une grille d’évaluation" afin de "mieux qualifier les faits lors de la prise de plainte".
Le gouvernement entend encore inscrire dans la loi "la possibilité" d'émettre un "mandat d'arrêt" en cas de "condamnations à caractère raciste ou antisémite", de "contestation de crime contre l’humanité" ou d'"apologie de crime contre l’humanité ou de crime de guerre". Ce pour permettre l'exécution des peines "lorsque les auteurs condamnés pensent y échapper en fuyant à l'étranger".