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La situation "s'améliore" selon le secteur pétrolier: toutes les raffineries de TotalEnergies étaient encore en grève jeudi pour protester contre la réforme des retraites du gouvernement, mais celle d'Esso-ExxonMobil en Normandie a repris les expéditions de carburants, en parallèle d'une légère amélioration dans les stations-service.
Une porte-parole du groupe Esso-ExxonMobil a annoncé à l'AFP "la fin du conflit et la reprise de toutes les expéditions hier (mercredi, NDLR) au départ de la raffinerie Port-Jérôme-Gravenchon" (Seine-Maritime).
Dans cette raffinerie normande, "il n'y avait plus de grévistes hier soir à 22h", a de son côté confirmé à l'AFP Eric Sellini, élu national de la CGT-Chimie, syndicat qui a appelé à une grève reconductible.
En revanche, dans les Bouches-du-Rhône, la "grève a été reconduite à la raffinerie Esso de Fos-sur-mer", avec 70% de grévistes, a précisé le responsable syndical, tout comme sur le site de Lavéra du groupe Petroineos, filiale du britannique Ineos et de PetroChina, où "les expéditions ne fonctionnent plus".
Les expéditions de carburants sont aussi toujours bloquées dans les établissements de TotalEnergies à la Mède, Donges, la raffinerie de Normandie, Feyzin et Flandres, pour protester contre le projet de réforme des retraites.
Cependant, la production continue sur les raffineries et il existe 200 dépôts en France qui continuent d'approvisionner les stations. Les raffineries elles-mêmes continuent de produire du carburant: de l'essence et du gazole qui devront jusqu'à nouvel ordre être stockés sur place, faute de pouvoir sortir.
Selon Olivier Gantois, président de l'Ufip Energies et Mobilités, qui représente les entreprises du secteur pétrolier, "sur les 200 dépôts, il y en avait cinq qui étaient encore bloqués" mercredi soir, soit 4 de moins qu'en début de semaine. Une information que n'a pas confirmée la CGT-Chimie.
- "Pas de problème d'approvisionnement"-
"La situation est en train de s'améliorer, a fait valoir M. Gantois lors du bilan annuel de l'Ufip jeudi, ajoutant que "les quantités envoyées par camions citernes" depuis les dépôts "étaient normales" mercredi soir.
Certains consommateurs français se sont montrés inquiets ces derniers jours d'éventuelles pénuries dans les stations-essence, après celles qui avaient frappé les esprits à l'automne, lors de la dernière grève dans les raffineries.
Cependant, seule une proportion relativement faible des 10.000 stations françaises étaient touchées au niveau national et la situation s'améliorait jeudi: environ 4,8% d'entre elles étaient à court d'essence ou de gazole jeudi, contre 5,8% mercredi, selon des données publiques analysées par l'AFP.
L'ouest de la France reste en revanche plus touché que la moyenne nationale: les départements de la Mayenne (25% des stations affectées), du Calvados (24,4%), de la Sarthe (23,5%) et de l'Indre et Loire (20,8%) manquaient soit d'essence, soit de gazole, selon les remontées des stations disponibles sur le site prix-carburants.gouv.fr.
Mais pour M. Gantois, "il n'y a pas de problème d'approvisionnement et la situation est en train de s'améliorer". "Il y a déjà une raffinerie qui a redémarré ses expéditions de carburants. Les autres raffineries n'expédient pas de carburants vers les stations-service mais on s'était préparés et on avait fait des stocks partout, de manière à éviter ce qui s’est passé il y a quelques mois", a-t-il souligné.