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Casino annonce un "accord de principe" avec ses créanciers-clés sur l'offre de Kretinsky et ses alliés

Le distributeur français Casino en difficultés financières a annoncé vendredi avoir conclu un "accord de principe" avec "certains de ses principaux créanciers" sur l'offre de recapitalisation et de restructuration émanant des milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière adossés au fonds britannique Attestor.

Cet accord de principe prévoit la signature courant septembre d'un accord contraignant dans lequel les signataires s'engagent "à soutenir et réaliser toute démarche ou action raisonnablement nécessaire" pour la réalisation de la restructuration.

Une procédure de sauvegarde accélérée du groupe qui compte 200.000 salariés dans le monde dont un quart en France, est ensuite prévue "au mois d'octobre".

Le trio acquéreur apportera 1,2 milliard d'euros d'argent frais et leur plan prévoit la réduction de près de 5 milliards d'euros de dette du groupe ainsi que la cession des activités en Amérique du sud, où travaillent les trois quarts des salariés de Casino.

Les créanciers devront voter pour valider "les plans de sauvegarde accélérée proposés" courant décembre 2023 et qui devront ensuite être approuvés par le Tribunal de Commerce. La restructuration de la dette de Casino doit intervenir "au cours du premier trimestre 2024", a encore détaillé le groupe implanté à l'origine à Saint-Etienne.

Casino, étranglé par une dette nette de 6,4 milliards d'euros à fin 2022, s'était fixé la date de jeudi pour trouver un accord de principe avec ses créanciers, qui devaient se prononcer sur le plan de restructuration présenté par les candidats à la reprise, les milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, adossés au fonds d'investissement britannique Attestor.

Ce plan va entraîner la dilution massive des actionnaires actuels du groupe. Conséquence, sa maison mère actuelle Rallye, contrôlée par le PDG du groupe Jean-Charles Naouri et elle-même endettée à hauteur de 3 milliards d'euros, a annoncé jeudi soir qu'elle "n'aurait pas d'autre solution réaliste à terme que la liquidation ou la cessation d'activité".

Quant à Casino, sa situation financière est critique. Le groupe a dévoilé jeudi une perte nette de 2,23 milliards d'euros au premier semestre, du fait notamment de dépréciations. Il a dévoilé vendredi matin des prévisions d'activité lourdement révisées à la baisse pour le reste de l'année.

La veille, il avait précisé que "compte tenu des étapes juridiques restant à franchir pour mettre en oeuvre la restructuration financière", "la situation présente à date une incertitude" sur sa capacité "à poursuivre son exploitation". Mais il a assuré qu'il n'anticipait "pas de problème de liquidités" d'ici fin 2023, à condition que les frais financiers et échéances de dette soient gelés à l'issue de la période de conciliation.

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