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Compagnon de route de François Mitterrand et fidèle parmi les fidèles du président socialiste, l'ancien ministre Louis Mexandeau, qui fut aussi député du Calvados durant près de trente ans, est mort lundi à l'âge de 92 ans.
Avec d'autres barons historiques du mitterrandisme, comme Louis Mermaz, Pierre Joxe, Charles Hernu ou Paul Quilès, il avait participé à la conquête du pouvoir le 10 mai 1981 et aux premières années de la gauche au gouvernement.
Ministre des Postes, télégraphes et téléphones (PTT) entre 1981 et 1986, il avait soutenu François Mitterrand dès sa première campagne présidentielle en 1965.
Louis Mexandeau a fini sa vie à Saint-Gingolph, sur les bords du lac Léman, où il s'était établi et où il reposera désormais, a indiqué dans un communiqué le député PS Arthur Delaporte, l'un de ses successeurs à la députation.
"Son engagement pour le Calvados et son dévouement politique demeurent une source d'inspiration", a estimé la Première ministre Élisabeth Borne, elle-même élue du département.
Pour Jean-Luc Mélenchon, la mort du socialiste "tourne une page de l'histoire du PS de l'époque du programme commun".
L'ancien chef du gouvernement, l'ex-socialiste Bernard Cazeneuve, a rendu hommage à "l'intelligence", la "culture historique", aux "valeurs" et aux "convictions" de Louis Mexandeau, dans un message publié sur X (ex-Twitter).
Parmi ses "convictions", son attachement à l'école publique. En 1977, alors secrétaire national du PS responsable des questions éducatives, il propose la nationalisation des écoles privées et déclenche une levée de boucliers, notamment à droite.
C'est ce qui lui avait coûté, selon le député Arthur Delaporte, le poste de ministre de l’Éducation nationale lorsque François Mitterrand gagna l’Élysée en 1981. Le débat sur l'école privée, et la "guerre scolaire" qui s'en suivit, entraînèrent quelques années plus tard le pouvoir socialiste dans une de ses pires crises.
Au ministère des PTT, Louis Mexandeau avait lancé en 1982 le minitel, petit terminal informatique à la disposition de tous les foyers français, une révolution technologique avant d'être dépassée par l'avènement d'internet.
Lors du second mandat de François Mitterrand, il est également membre du gouvernement, cette fois comme secrétaire d’État aux Anciens combattants
- Fier d'être socialiste -
Louis Mexandeau marquait parfois sa fidélité à François Mitterrand par un mimétisme vestimentaire. Il lui arrivait de se présenter affublé, comme son mentor, d'un large chapeau noir et d'une écharpe rouge.
Mais c'est aussi en tant que figure du Parti socialiste et au niveau local que Louis Mexandeau s'est illustré.
Membre du parti à la rose jusqu'à la fin de sa vie, il avait été, en 2018, âgé de 86 ans, la vedette du congrès du PS, faisant se lever la salle en rappelant sa "fierté d'être socialiste".
"Avec la disparition de Louis Mexandeau, c'est un homme d’État (...), et la figure emblématique du socialisme dans le Calvados qui s'est éteint", a commenté le député Arthur Delaporte.
Originaire du nord de la France, Louis Mexandeau s'était installé en Normandie au début des années 60 pour y enseigner l'histoire, avant d'en faire son fief électoral.
En Normandie, Louis Mexandeau a occupé presque tous les mandats possibles, du conseil général du Calvados au conseil régional, en passant par le conseil municipal de Caen, où il est resté cantonné à un rôle d'opposant.
Ses cinq tentatives consécutives aux élections municipales sont cependant restées vaines : jamais, de 1977 à 2001, Louis Mexandeau n'est parvenu à conquérir la mairie de Caen, solide bastion de la droite.
"Ce matin, la ville de Caen a perdu l'une de ses figures emblématiques", a posté sur le réseau X Joël Bruneau, maire Les Républicains de Caen.
Lundi, après l'annonce de sa mort, François Hollande, qui l'avais promu officvier de la légion d'Honnneur avait remis la Légion d'honneur en 2013, lui a rendu un hommage "affectueux et reconnaissant", dans un message posté sur X.