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Le canal de Suez a rapporté à l'Etat égyptien environ 8,6 milliards d'euros sur l'année fiscale 2022-2023, un nouveau record pour cette voie cruciale pour le commerce maritime mondial située dans l'est de l'Egypte.
Cela représente une "hausse de 35%" par rapport aux 6,4 milliards d'euros enregistrés l'année fiscale précédente (juillet-juin), a indiqué mercredi durant une conférence de presse le président de l'Autorité du canal de Suez (SCA), Oussama Rabie.
Cette augmentation s'explique par une hausse du trafic à la faveur d'un nouveau tronçon creusé en 2014 et 2015, qui facilite désormais le croisement des convois et diminue le temps de transit des navires.
Cet aménagement est le premier des "mégaprojets" du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, qui ont englouti une bonne part des finances du pays ces dernières années.
L'Egypte augmente chaque année les taxes et autres frais de passage imposés aux navires empruntant cette voie qui relie la mer Rouge et la mer Méditerranée et par laquelle transite environ 10% du commerce maritime mondial.
En mars 2021, l'Ever Given, un porte-conteneurs géant dont la proue s'était encastrée dans la rive est du canal, avait bloqué pendant plusieurs jours la voie de circulation entre l'Europe et l'Asie. L'opération de sauvetage avait duré six jours et les assureurs avaient estimé les pertes pour le commerce maritime mondial à plusieurs milliards de dollars par jour l'impact.
Le canal de Suez représente une source précieuse de devises pour l'Egypte, en proie à une grave crise économique. Selon l'agence Moody's, le pays est l'un des cinq qui risque le plus de ne pas rembourser sa dette extérieure.
Le Caire a obtenu en décembre son quatrième prêt du Fonds monétaire international (FMI) depuis 2017, mais les trois milliards de dollars qui lui seront versés sur environ quatre ans pèsent peu, le seul service de la dette pour 2022-2023 s'élevant à 42 milliards de dollars. En contrepartie de ces aides financières, le pays a dévalué sa monnaie de près de 50%.
Si les rumeurs d'une nouvelle dévaluation vont bon train, la semaine dernière, le président Sissi a semblé y être opposé. "Nous sommes flexibles avec le taux de change mais si cela menace la sécurité nationale et nuit aux intérêts des Egyptiens, nous ne pouvons pas rester impassibles", a-t-il déclaré.