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"Alors ! On commence par quoi ?" : entre une Renault volante, aux aires de 4L, et une affiche d'un pilote de chasse dans son cockpit, difficile de choisir pour les nombreux visiteurs, impatients d'en prendre plein les yeux au salon du Bourget, ouvert au grand public samedi.
"C'est extraordinaire ! On vient pour kiffer notre journée", savoure Cheyenne Lejeune, 30 ans, dans la queue en plein soleil pour visiter la soute de l'avion de transport militaire A400M, au stand du ministère des Armées, avec trois amis.
"Après on va voir l'A80 et l'A50!" (l'A380 et l'A350, NDLR), explique, enthousiaste, cette employée de l'industrie aéronautique à Toulouse.
Un public international, familial et comptant également de nombreux jeunes couples s'est rendu dès l'ouverture à 08H30 à l'aéroport du Bourget, à 9km au nord-est de Paris.
Pour cette édition "de la reprise" après l'épidémie de Covid-19, placée sous le signe de la décarbonation, le salon, accessible au public ce week-end, attend près de 320.000 visiteurs sur la semaine.
Pas moins de 158 avions sont exposés: drones et hélicoptères, des gros-porteurs aux chasseurs de la Seconde Guerre mondiale en passant par le F-35 américain ou un bombardier stratégique supersonique de l'US Air Force.
Succès garanti pour le public, la présentation des armes et équipements par des militaires français, autour de l'avion A400M Atlas et des véhicules au camouflage désert.
Entre différents appareils et véhicules militaires, un espace consacré aux jets privés intrigue les visiteurs, qui ont la possibilité de pénétrer à l'intérieur.
"Je ne pensais pas qu'il y aurait des jets privés ici", admet Kévin Modestin, 32 ans et employé de Thalès. Selon lui, cette exposition est contradictoire avec "les gros efforts (énergétiques, NDLR) qu'on nous demande".
"Je m'attendais à des gros avions, des appareils militaires et de ligne", des appareils qui intéressent "tout le monde", explique-t-il.
- Le "show" d'abord -
De l'autre côté de l'allée centrale qui irrigue le salon, un chapiteau blanc abrite "Paris Airlab", un stand consacré aux innovations décarbonées, mais n'a pas le même succès.
"Ah ! Ca a l'air pas mal ça : +vers un voyage décarboné+" s'exclame une passante, avant que son ami, moins enthousiaste, les réoriente en direction des appareils exposés.
Dans ce stand blanc et lumineux il est pourtant possible d'admirer, entre autres, la maquette de "l'Aile volante", un prototype d'avion d'Airbus dont la forme en losange doit permettre d'économiser jusqu'à 20% de carburant.
"On y apprend ce que les chercheurs font pour aller vers la décarbonation", explique Emma Belaïd, jeune fille de 13 ans venue pour la première fois avec son grand-père parce qu'elle pense "faire des études dans le domaine scientifique".
"C'est le salon qui veut ça, les gens viennent pour s'amuser, voir des avions, pas forcément pour se former!", observe Sadek Belaïd, le grand-père de 71 ans, lui-même ancien scientifique.
"C'est important de voir que pour la décarbonation, ils s'attaquent à la source d'énergie, à la forme du fuselage...", commente M. Belaïd. "On n'éliminera peut-être pas complètement l'impact (écologique, NDLR) mais on pourra le diminuer".
Même si une partie de l'industrie, à la recherche "de performance" va continuer à "consommer beaucoup de carburant, du vrai, du dur", note-t-il.
Loin des considérations écologiques, la plupart des visiteurs sont surtout là pour le spectacle.
"J'ai beaucoup regardé les appareils de Diamond Aircraft (spécialisé notamment dans les mono et bi-moteurs de petite taille, NDLR)", explique, au croisement de deux allées Olivier Vidal, 26 ans.
"C'est la marque du premier avion dans lequel j'ai volé", se souvient cet horloger en reconversion pour devenir pilote.
"Mais avant tout, je suis là pour les +Airshows+", les démonstrations de haut-vol qui l'après-midi attirent toute l'attention du public, sur le tarmac comme dans les tribunes.