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Le gouvernement britannique étudie un plan d'urgence pour reprendre la main sur l'entreprise de gestion des eaux de la capitale britannique Thames Water, criblée de dettes, selon des informations de presse, au lendemain de la démission de la patronne de l'opérateur.
Le gouvernement et le régulateur du secteur Ofwat discutent à "un stade préliminaire" de la possibilité de "placer Thames Water dans un régime d'administration spéciale", le même que celui utilisé fin 2021 pour sauver de la faillite le fournisseur d'énergie Bulb, indique Sky News mercredi.
Sans confirmer, l'exécutif, sollicité par l'AFP, a reconnu "se préparer à un éventail de scénarios comme le ferait tout gouvernement responsable" mais a assuré que "le secteur dans son ensemble est financièrement résilient".
Ces informations interviennent au lendemain de l'annonce de la démission de la directrice générale de Thames Water, Sarah Bentley, sur fond de critiques visant l'ensemble du secteur pour des rejets d'égouts dans les mers et rivières, en raison notamment d'un manque d'investissements dans le réseau d'égouts qui date de l'époque victorienne (fin du 19e siècle).
Thames Water est la plus grande compagnie d'eau du Royaume-Uni, desservant 15 millions de clients à Londres et dans la vallée de la Tamise.
Elle est détenue par un consortium d'actionnaires dont les fonds de pension canadien Ontario Municipal Employees Retirement System et britannique Universities Superannuation Scheme.
L'entreprise avait une dette de près de 14 milliards de livres fin septembre 2022, selon les derniers comptes publiés.
Depuis leur privatisation en 1989 sous Margaret Thatcher, les compagnies de gestion de l'eau en Angleterre ont accumulé au total 54 milliards de livres de dette pour financer des investissements mais aussi pour payer de confortables dividendes à leurs actionnaires, pointait Le Guardian dans une enquête l'an dernier.