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Le gouvernement a demandé aux industriels et aux supermarchés de se remettre autour de la table des négociations pour faire baisser les prix en rayons "chaque fois que cela sera objectivement justifié", selon un courrier révélé par Les Echos jeudi soir et consulté par l'AFP.
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et la ministre déléguée au Commerce Olivia Grégoire ont demandé aux supermarchés et à leurs fournisseurs industriels de "s'inscrire de façon volontaire" dans une "perspective de renégociation infra-annuelle des contrats" déterminant les conditions de ventes des denrées qui garnissent in fine les rayons des supermarchés.
Objectif: "que les prix de cession soient revus à la baisse à chaque fois que cela sera objectivement justifié", écrivent les ministres qui demandent aux industriels d'"examiner avec la plus grande attention les demandes de renégociation qui leur seront transmises dès les premiers signes de décrue de l'inflation à l'amont".
"Nous engageons les distributeurs à veiller à ce que les réductions de prix qui pourront résulter de cette renégociation soient le moment venu restituées aux consommateurs, intégralement et sans délai", disent encore Bruno Le Maire et Olivia Grégoire dans ce courrier adressé notamment à l'Ania, la principale organisation patronale de l'agroalimentaire, et à l'Ilec, représentant de nombreux industriels vendant sous marque nationale (comme Nestlé, Danone ou L'Oréal).
L'Ania a indiqué jeudi soir à l'AFP avoir "bien pris acte de ce courrier qui rappelle ce qui est prévu déjà dans les contrats". Ils comportent, selon elle, des "clauses de renégociations ou de révisions" qui prévoient une renégociation si les baisses de prix sont "avérées et objectivées pour les entreprises".
Le gouvernement avait annoncé début mars qu'une réouverture de ces négociations interviendrait courant 2023, "de façon à ce que la baisse des prix de gros que nous observons sur les marchés" puisse "se traduire" aussi en rayons, disait Bruno Le Maire.
Chaque année, les supermarchés négocient avec leurs fournisseurs les conditions auxquelles ils leur achèteront, pour l'année à venir, leur production qui garnira les rayons des magasins.
Les dernières négociations en date, achevées le 1er mars, ont abouti dans la douleur à une hausse moyenne de quelque 10% des prix payés par les supermarchés aux industriels, pour tenir compte de la hausse de leurs coûts de production (énergie, transports, matières premières, emballages...), selon les deux camps.
Mi-mars, le président de Système U Dominique Schelcher avait appelé le gouvernement à réformer ce système, souhaitant que la discussion soit "permanente entre producteurs et commerçants pour prendre en compte l'évolution du prix des matières premières".