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La Bourse de Paris reculait jeudi matin au cours d'une séance animée par de nombreux résultats dont ceux de Renault, une détérioration du climat des affaires en France et la perspective de la poursuite des resserrements monétaires aux Etats-Unis et en Europe.
L'indice vedette CAC 40 cédait 0,37% à 7.541,68 points à 10H20 après avoir terminé en petite hausse de 0,21% mercredi, battant un nouveau record en clôture.
Le climat des affaires s'est légèrement détérioré en France au mois d'avril tout en restant un peu supérieur à sa moyenne de longue période, selon l'Insee.
Wall Street a pour sa part fait du surplace pour la troisième journée d'affilée, au début d'une saison de résultats mitigés et après un rapport de la Réserve fédérale américaine (Fed) indiquant que l'économie américaine avait "peu changé" ces dernières semaines.
Mais les commentaires sur le secteur bancaire de ce "Beige Book" (Livre beige), qui regroupe l'ensemble des enquêtes réalisées par les douze antennes régionales de la Fed, ont fait mouche : les volumes de prêts accordés par les banques aux Etats-Unis ont "diminué" au mois de mars et début avril, c'est-à-dire depuis la crise bancaire provoquée par la faillite de la banque SVB.
"La distribution et la demande de crédit est en déclin, un mouvement aussi souhaité par la banque centrale lorsqu'elle a durci sa politique monétaire" pour lutter contre la hausse des prix, réagit Christian Parisot, économiste chez Aurel BGC qui retient que "la faillite des banques régionales américaines n'a pas entraîné de durcissement excessif des conditions de crédit".
Dernièrement, les marchés ont fait montre d'optimisme, estimant qu'un tassement de l'inflation plus prononcé permettrait aux banques centrales et en premier lieu à la Fed non seulement de cesser d'augmenter ses taux directeurs après la prochaine réunion en mai, mais aussi de les baisser d'ici la fin de l'année.
Mais ils ont été secoués mercredi par le niveau de l'inflation au Royaume-Uni, restée en mars au-dessus de 10%, ce qui encourage la Banque d'Angleterre à continuer de relever ses taux directeurs.
Les investisseurs anticipent aussi de nouvelles hausses de taux d'intérêt de la part des banques centrales américaine et européenne à l'occasion de leurs prochaines réunions de mai.
Ils écouteront attentivement ce jeudi plusieurs discours de responsables de la banque centrale américaine pour mieux évaluer la trajectoire des taux.
L'action Renault dérape
Le constructeur automobile a publié jeudi un chiffre d'affaires de 11,5 milliards d'euros au premier trimestre, affichant une hausse de 29,9%, hors Russie. L'action chutait de 6,39% à 34,28 euros, les préoccupations liées à la stratégie des prix contrebalançant les bonnes performances de ventes du premier trimestre.
Un trimestre de toute beauté pour L'Oréal
Le géant des cosmétiques (+0,44% à 424,15 euros) a réalisé au premier trimestre un chiffre d'affaires de 10,38 milliards d'euros, en hausse de 14,6% par rapport à la même période de 2022, malgré une "baisse du marché de la beauté en Chine" en janvier.
Objectifs confirmés pour FDJ, Publicis et Getlink
La Française des Jeux (FdJ) a engrangé au premier trimestre 2023 des mises en hausse de 8,6%, ce qui lui permet de confirmer ses objectifs pour l'année. L'action cédait 1,57% à 38,98 euros.
Le géant français de la communication Publicis (-0,34% à 76,52 euros) a poursuivi sa croissance au premier trimestre avec une hausse de 10% de ses recettes, portée par ses filiales technologiques, et s'affiche confiant pour réaliser ses objectifs annuels.
Getlink, exploitant du tunnel sous la Manche, a plus que doublé son chiffre d'affaires au premier trimestre et confirmé son objectif d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) supérieur à 910 millions d'euros. L'action gagnait 2,40% à 15,61 euros.