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La Bourse de Paris recule nettement (-1,44%) jeudi matin et se dirige vers sa quatrième séance consécutive de baisse, poussée à la prudence par la volonté affichée par le président de la banque centrale américaine de relever encore ses taux directeurs.
L'indice vedette CAC 40 perdait 104,26 points à 7.158,61 points vers 09H55, au lendemain d'une baisse de 0,46%.
La cote parisienne enchaîne les replis depuis le début de la semaine, comme le reste des places boursières européennes et Wall Street.
La Bourse de New York a elle aussi terminé en baisse mercredi, après une audition du patron de la Fed, Jerome Powell, au Congrès américain.
Le président de l'institution monétaire a averti qu'un relèvement des taux d'intérêt - toutefois plus lent -, était encore d'actualité afin de juguler l'inflation américaine, ce qui a refroidi les investisseurs.
Après le resserrement brutal de la politique monétaire pour lutter contre l'inflation depuis mars 2022, banquiers centraux et investisseurs se demandent si ces mesures ont été suffisamment calibrées ou trop agressives, au point de menacer la croissance économique.
Jeudi est attendue la décision de la Banque d'Angleterre (BoE). La banque centrale suisse a relevé son taux directeur de 25 points de base pour le porter à 1,75%, comme attendu, et celle de Norvège de 0,5 point à 3,75%, tout en laissant entrevoir un nouveau coup de vis en août.
Les analystes tablaient jusqu'ici sur une hausse de 0,25 point de pourcentage des taux de la BoE, mais les derniers chiffres d'inflation publiés hier pourraient changer la donne. L'inflation britannique en mai s'est maintenue à 8,7% sur un an, alors que les analystes anticipaient un ralentissement.
"À tort ou à raison, les difficultés de la BoE à canaliser l'augmentation des prix ravivent l'inquiétude d'une situation similaire pour la Banque centrale européenne et la Réserve fédérale", selon les analystes de Natixis CIB Research.
"Les marchés de taux reflètent cette inquiétude de manière assez logique, emportant avec eux un peu de la (fragile) sérénité du marché actions", ajoutent-ils.
SES Imagotag visé par un fond
Le fonds activiste, spécialiste de la vente à découvert, Gotham City Research accuse SES Imagotag d'avoir "exagéré" ses revenus et profits entre 2020 et 2022. Il ajoute dans un rapport publié jeudi que l'action ne devrait pas valoir plus de 30 euros selon eux.
SES Imagotag est une entreprise française, leader mondial de l'étiquette électronique dans les supermarchés, et a rapporté un bénéfice net de 18,7 millions d'euros en 2022.
Son action était suspendue jeudi depuis l'ouverture, à 166,80 euros, son cours de clôture de mercredi.
Casino cherche des nouveaux jetons
Le groupe en difficulté financière Casino a annoncé jeudi la vente de sa participation de 11,7% dans l'enseigne brésilienne Assai pour "renforcer sa liquidité", après avoir déjà obtenu, la veille, un report du paiement de ses charges fiscales et sociales.
Casino espère trouver un accord avec ses créanciers sur une réduction de sa dette d'ici la fin du mois de juillet. Le financier Marc Ladreit de Lacharrière, via plusieurs sociétés dont sa holding Fimalac, a en outre déclaré détenir 12,05% du capital et 8,36% des droits de vote de Casino, à la suite d'un accord concernant la dette de la maison mère du distributeur en difficulté, Rallye.
Son action reculait de 3,90% à 8 euros et celle de sa maison mère Rallye de 1,97% à 1,98 euros.
Carbios augmente son capital
La société spécialisée dans le recyclage biologique du plastique Carbios (-11,06% à 36,20 euros) a lancé jeudi une augmentation de capital de 122 millions d'euros pour boucler son financement jusqu'à la mise en production de sa première usine, en construction dans l'Est de la France, et financer l'accélération de ses recherches.