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La Bourse de Paris a subi un nouveau décrochage mercredi, les turbulences dans le secteur bancaire, accentuées par la dégringolade de l'action Credit Suisse, ayant provoqué une forte montée de l'aversion au risque.
Effaçant son sursaut de la veille, l'indice vedette CAC 40 a dévissé de 3,58% à 6.885,71 points, signant sa pire séance depuis mars 2022.
Mercredi, les inquiétudes sur la situation des banques se sont concentrées sur les difficultés de Credit Suisse, après que son premier actionnaire, la Saudi National Bank, a exclu toute montée au capital de la banque en difficulté.
"Les craintes se sont accentuées sur Credit Suisse, l'une des 30 banques systémiques", qui sont susceptibles d'entraîner par réaction en chaîne des effets sur l'ensemble du système bancaire, commente Jeanne Asseraf-Bitton, responsable de la recherche et de la stratégie de BFT IM.
Cette situation se traduit par une "aversion au risque très forte" et "un énorme repli vers les valeurs refuge" comme les emprunts d'Etats, souligne Mme Asseraf-Bitton, interrogée par l'AFP.
Sur le marché de la dette souveraine, tous les taux ont sombré, illustrant le fait que les investisseurs s'attendent à ce que les banques centrales adoptent ces prochains jours une communication plus souple dans leur normalisation monétaire que lors de leurs précédentes réunions.
Le rendement de l'emprunt français à deux ans tombait violemment de 53 points de base à 2,52% et son pendant allemand de 48 points de base à 2,39% vers 17H30 GMT.
La vague de stress au niveau bancaire est une des conséquences du durcissement de la politique monétaire des banques centrales dans la mesure où plus les taux montent plus cela fait baisser la valeur des obligations qui se trouvent dans les bilans des banques.
"Cela va être un vrai défi demain pour la Banque centrale européenne", qui doit "évaluer les conséquences de ce qu'il s'est passé aux Etats-Unis et les risques causés par Credit Suisse", souligne Mme Asseraf-Bitton.
La BCE "pourrait vouloir apaiser le marché" en se montrant plus souple que lors des précédentes réunions "mais c'est à double tranchant" puisque l'inflation persiste et qu'"en faisant une pause, elle peut susciter des craintes sur l'état du système financier". Or, poursuit-elle, "elle ne doit pas non plus signifier qu'il y a une urgence" à l'égard de la stabilité financière.
Panique sur les valeurs bancaires
Le secteur bancaire a subi de plein fouet la méfiance des investisseurs vis-à-vis de la solidité du système bancaire mis à rude épreuve par la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) et les difficultés de Credit Suisse.
Enregistrant la plus forte baisse de l'indice CAC 40, Société Générale a plongé de 12,18% à 21,50 euros, tandis que BNP Paribas cédait 10,11% à 52,03 euros.
Le constructeur ferroviaire Alstom a dégringolé de 10,45% à 23,23 euros, deuxième baisse la plus importante dans le CAC 40.
Les valeurs défensives Sanofi (+0,89%) et Orange (+0,60%) ont été les seules à garder la tête hors de l'eau.