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La Bourse de Paris a enchaîné une cinquième séance dans le rouge vendredi (-0,55%), rétive face aux faibles perspectives de croissance et réalisant sa pire performance depuis mars et le coeur de la crise des banques américaines.
L'indice vedette CAC 40 a terminé en baisse de 39,86 points à 7.163,42 points, concluant un grand chelem en rouge. Il perd 3,05% sur les cinq séances, la pire baisse depuis la semaine s'étant terminée le 17 mars.
Autre mouvement significatif, le taux d'intérêt de l'Etat français à 10 ans, l'échéance qui fait référence, s'est fortement replié, passant de 3,02% jeudi à 2,87%. La baisse s'explique par les préférences des investisseurs pour les placements sans risque, comme les emprunts d'Etat, dans des moments de doute sur la croissance, et donc sur la rentabilité des entreprises.
La croissance économique du secteur privé dans la zone euro a brutalement ralenti en juin, tombant à un niveau proche de zéro, selon l'indice avancé PMI de S&P.
En France, l'activité économique française a subi en juin "sa plus forte contraction" en 28 mois, avec notamment un repli dans le secteur des services.
"On ne peut pas s'attendre à un ralentissement de l'inflation sans ralentissement de la demande", explique Bénédicte Kukla, analyste investissement sénior de Indosuez Wealth Management.
"Il y a besoin d'un ralentissement", insiste-t-elle, soulignant que ces chiffres d'activité peuvent aussi apaiser la pression sur la Banque centrale européenne pour remonter ses taux dans les prochains mois, même si une hausse lors de la prochaine réunion en juillet est déjà actée.
La semaine a été encore très animée par les banques centrales, avec plusieurs réunions au cours de la semaine, et deux prises de parole du président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell devant le Congrès américain.
Mais pour Mme Kukla, c'est surtout la situation au Royaume-Uni, où l'inflation est restée stable et où la Banque centrale a dû encore tenir un discours très offensif, qui interroge les marchés.
Du côté des valeurs, l'action de SES-Imagotag, spécialiste des étiquettes électroniques, a dévissé de 58,27% à 69,60 euros, au lendemain d'accusations de fraudes lancées par Gotham City Research.
Le fonds activiste a accusé SES-Imagotag, qui a tenu vendredi son assemblée générale des actionnaires, d'avoir publié des rapports financiers "trompeurs, incorrects et déficients" entre 2020 et 2022, en lien avec son principal actionnaire, le chinois BOE Technology. L'entreprise a dénoncé en retour de "nombreuses inexactitudes grossières ou incompréhensions".