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Pour relancer la croissance, la Chine compte sur davantage de prêts immobiliers: la banque centrale a abaissé mardi un taux de référence, dans l'espoir de stimuler un moteur clé mais grippé de la deuxième économie mondiale.
L'immobilier, qui a connu deux décennies de croissance fulgurante dans le pays avec la hausse du niveau de vie de la population, a longtemps représenté au sens large plus du quart du PIB de la Chine.
Mais le secteur est désormais sous pression, avec certains promoteurs au bord de la faillite, des logements inachevés et des prix en baisse qui dissuadent les Chinois d'investir dans la pierre, le tout sur fond de ralentissement économique.
Pour tenter de stimuler l'activité, la Banque centrale a réduit mardi un taux directeur de référence pour les prêts immobiliers.
Le taux LPR à cinq ans est abaissé de 4,2% à 3,95%. Il s'agit de la plus forte coupe de ce taux, qui est désormais à son plus bas historique.
Il avait déjà été abaissé en juin.
Cette décision, anticipée par les marchés, est censée encourager les banques commerciales à accorder davantage de crédits et à des taux plus avantageux.
La mesure doit permettre par ricochet de soutenir l'activité, dans un contexte de ralentissement économique.
- "Urgence d'agir" -
Cette décision est "un pas dans la bonne direction" pour relancer l'activité, estime l'économiste Zhiwei Zhang, du gestionnaire d'actifs Pinpoint Asset Management.
Elle est à rebours des principales économies dans le monde qui rehaussent les taux pour juguler l'inflation.
Le LPR à un an, qui constitue la référence des taux les plus avantageux que les banques peuvent offrir aux entreprises et aux ménages, est en revanche inchangé à 3,45%, a précisé la banque centrale.
Cette décision intervient après une succession d'indicateurs en demi-teinte pour la deuxième économie mondiale.
La Chine a signé l'an dernier l'une des croissances les plus faibles en trois décennies (5,2%), selon un chiffre officiel que nombre d'économistes jugent surestimé.
Un chômage élevé chez les jeunes et des incertitudes liées à la conjoncture sont également un important frein aux dépenses dans le pays, ce qui pèse sur le fonctionnement de milliers d'usines et se répercute sur l'emploi.
Les tensions géopolitiques grippent par ailleurs la demande en produits chinois et pénalisent les exportations, un autre pilier de l'économie.
"Les décideurs politiques reconnaissent l'urgence d'agir rapidement" pour l'économie, selon M. Zhang, et de noter que la baisse du LPR a été bien plus importante qu'anticipée par les marchés.
Mais elle "aura probablement un effet limité", nuance l'analyste Ting Lu, de la banque Nomura.
Selon lui, les autorités devront "faire beaucoup plus pour sauver" les chantiers inachevés et "stabiliser" le secteur immobilier.
- Prix qui chutent -
La Chine a plusieurs fois annoncé des mesures pour sauver son secteur immobilier mais les résultats n'ont eu pour le moment que peu d'effets.
En décembre, les principales villes de Chine ont de nouveau enregistré une baisse des prix de l'immobilier sur un mois, selon les chiffres officiels.
Sur 70 villes qui composent l'indicateur officiel de référence, 62 étaient ainsi concernées (contre 33 en janvier 2023, signe de dégradation de la situation).
Les chiffres pour le mois de janvier seront publiés vendredi.
Pour stimuler l'activité, la banque centrale avait déjà abaissé au début du mois le taux de réserve obligatoire (RRR).
Ce ratio est la part des dépôts que les banques commerciales sont tenues de garder dans leurs coffres.
Toute baisse est censée inciter les établissements bancaires à accorder davantage de prêts.
Les Bourses chinoises sont d'une manière générale orientées à la baisse depuis de nombreux mois, en raison de la situation économique. Mais la baisse du LPR a fait souffler un léger vent d'optimisme.
Shanghai a ainsi clôturé en hausse de 0,42%, tandis que la place de Shenzhen a gagné 0,52%.