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La Bourse de Paris reculait vendredi après une semaine jusqu'à présent dans le vert, s'interrogeant sur le rythme des hausses de taux des banques centrales américaine et européenne qui pourrait s'avérer plus rapide que prévu par les marchés.
A 11H00, l'indice vedette CAC 40 abandonnait 0,71% à 7.313,89 points. La veille, la place parisienne avait inscrit un record en séance et clôturé en hausse de 0,89%.
Publié jeudi, l'indice des prix à la production (PPI) aux Etats-Unis qui a progressé plus fortement que prévu en janvier tend à confirmer que l'inflation reste tenace dans le pays, et que la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait donc de nouveau durcir et prolonger son resserrement monétaire.
"La Fed va aller plus haut et plus longtemps dans son resserrement monétaire que ce que le marché continue d'espérer", résume Neil Wilson, analyste de Finalto.
Les propos de James Bullard, président de l'antenne de la Fed de St Louis, préparant les investisseurs à "une longue bataille contre l'inflation", "a chassé les plus optimistes" des salles de marché, ajoute-t-il.
En janvier, les investisseurs espéraient que la Fed ferait une pause dans son cycle de resserrement monétaire et qu'elle commencerait même à réduire ses taux à la fin de l'année.
En zone euro, Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne a pointé dans un entretien à l'agence d'informations financières Bloomberg publié vendredi, "un risque que l'inflation se révèle plus persistante que ce qui est évalué actuellement par les marchés financiers".
Hermès continue de briller
Le groupe de luxe a annoncé de nouveaux records avec une hausse de son bénéfice net de 38% à 3,4 milliards d'euros et de ses ventes à 11,6 milliards d'euros (+29,2%). L'action lâchait toutefois 1,06% à 1.722,50 euros vers 11H00. Des analystes de Citi pointent l'absence de dividende spécial en dépit de sa situation de trésorerie record ainsi que le niveau élevé de valorisation, selon l'agence d'informations financières Bloomberg.
GTT, Teleperformance et Eutelsat déçoivent
La société spécialisée dans les systèmes de transport et de stockage de gaz liquéfié GTT a dit tabler sur une activité en hausse en 2023 grâce à un carnet de commandes fourni. Toutefois, ses objectif de rentabilité pour 2023 sont inférieurs aux attentes des analystes. L'action dévissait de 7,55% à 97,90 euros vers 10H50.
L'action Eutelsat chutait de 4,79% à 6,76 euros après que l'opérateur de satellites a prévenu que "l'impact des sanctions contre certaines chaînes russes et iraniennes se fera sentir principalement au second semestre".
Le titre Teleperformance cédait 2,82% à 255,20 euros, pénalisé par une croissance organique du quatrième trimestre en-deça des attentes, en dépit d'un résultat net en hausse de 15,8% en 2022, à 645 millions d'euros et des perspectives 2023 "solides".
Ubisoft rassure
Au troisième trimestre de son exercice décalé 2022/23, l'éditeur français de jeux vidéo a réalisé un chiffre d'affaires en hausse de 12,8%, à 772,5 millions d'euros, conforme aux attentes. De quoi soulager les investisseurs après l'annonce en janvier d'une révision à la baisse son objectif de croissance de chiffre d'affaires sur 2022-2023, avec des ventes en baisse "de plus de 10%" par rapport à l'année précédente. L'action grimpait de 4,80% à 20,63 euros.
Perte et dette records chez EDF
Le producteur d'électricité a creusé son endettement à un niveau record de 64,5 milliards d'euros, au terme d’une année noire plombée par les déboires de son parc nucléaire mais aussi par sa contribution forcée au "bouclier tarifaire" des Français. Le groupe passe dans le rouge avec une très lourde perte nette de 17,9 milliards, contre un bénéfice de 5,1 milliards en 2021. L'action EDF faisait du surplace (+0,08% à 11,87 euros).
Safran profite de la reprise du trafic aérien
Safran (-0,24% à 133,78 euros) a profité à plein de la reprise du trafic aérien et de l'appréciation du dollar, publiant un chiffre d'affaires en hausse d'un quart en 2022. Pour 2023, le groupe table sur "au moins 23 milliards d'euros" de revenus.