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La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a promis mercredi de faire "tout ce qu'il faut" pour rétablir la stabilité des prix, lors d'un colloque à l'Organisation mondiale du commerce à Genève.
"Nous allons restaurer la stabilité des prix et nous ferons tout ce qu'il faut", a assuré Mme Lagarde, se référant à la forte inflation qui frappe la plupart des pays de la zone euro et que la Banque centrale qu'elle dirige a pour mandat de combattre.
Mme Lagarde a aussi souligné "que les premières victimes d'une inflation élevée sont les défavorisés, les vulnérables, les moins bien payés, ce sont les femmes."
La semaine dernière elle avait suggéré que les hausses de taux d'intérêt de l'institution qu'elle dirige allaient se poursuivre au-delà du mois de mars pour juguler l'inflation.
"En tant que présidente de la BCE, mon travail est plutôt limité mais il est d'une importance capitale et c'est la stabilité des prix, c'est-à-dire la lutte contre l'inflation générée par la crise énergétique, provoquée par la terrible guerre contre l'Ukraine", a souligné Mme Lagarde, lors de ce colloque en compagnie de la directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes.
La BCE a augmenté ses taux de 3 points de pourcentage depuis juillet en cinq réunions consécutives, un virage inédit pour faire face à une inflation navigant à des niveaux quatre fois supérieurs à son objectif de 2% visé à moyen terme.
Le taux d'inflation en glissement annuel de la zone euro a reculé en février pour le quatrième mois de suite, à 8,5%, après 8,6% en janvier, selon Eurostat, mais la baisse est moins forte que prévu en raison des tarifs élevés de l'alimentation.
- Démondialisation ? -
Dans l'enceinte de l'organisation qui a pour mission de réguler la mondialisation des échanges commerciaux, Mme Lagarde s'est inquiétée d'un "retour en arrière de décennies d'avancées pour les droits économiques des femmes" sous les coups de boutoir d'un protectionnisme qui "pourrait encore empirer".
"La fragmentation du commerce mondial menace d'un retour en arrière de décennies d'avancées", a-t-elle affirmé expliquant que "la progression du commerce mondial a été inextricablement liée à celle de l'émancipation des droits des femmes".
La présidente de la BCE n'a pas voulu aller jusqu'à parler de "démondialisation", mais elle voit plutôt un mouvement vers "davantage de commerce à l'intérieur de blocs" qui partagent des valeurs.