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Les exportations chinoises plongent, le commerce avec la Russie au sommet

Les exportations de la Chine ont plongé en mai, pour la première fois depuis février, pénalisées par une reprise fragile de la deuxième économie mondiale, tandis que le montant des échanges commerciaux sino-russes a atteint des sommets.

Levier historiquement clé de croissance pour le pays, les exportations chinoises, se sont contractées le mois dernier de 7,5% sur un an, selon des chiffres en dollars publiés mercredi par les Douanes chinoises.

Dans un contexte de demande mondiale atone, les importations sont aussi restées à la peine.

Soulignant l'intensification des liens économiques bilatéraux, le commerce entre la Chine et la Russie, est, lui, au beau fixe, puisque les deux pays voisins ont réalisé le mois dernier pour 20,5 milliards de dollars (19,2 milliards d'euros) d'échanges commerciaux, selon les Douanes chinoises, soit leur niveau le plus haut depuis le début de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les importations chinoises en provenance de Russie représentaient 11,3 milliards de dollars. Dans le même temps, les exportations vers la Russie ont connu en mai leur plus forte accélération depuis le début de l'invasion (+75,6% sur un an).

Le détail des produits importés et exportés ne devrait être annoncé que dans quelques jours.

Anciens rivaux durant la Guerre froide, la Chine et la Russie renforcent leurs relations diplomatiques, commerciales et militaires depuis une dizaine d'années.

Le commerce avec la Russie n'est toutefois pas représentatif des difficultés que traverse actuellement le géant asiatique.

- Demande pénalisée -

Au niveau global, des analystes sondés par l'agence Bloomberg s'attendaient à une chute plus modérée (-1,8%) des exportations chinoises.

Elles avaient connu un bref rebond en mars et avril. Mais la menace de récession aux Etats-Unis et en Europe, combinée à une inflation galopante, contribue à affaiblir la demande internationale en produits chinois.

En avril, les ventes du géant asiatique à l'étranger avaient encore progressé de +8,5% en glissement annuel.

Le mois dernier, les exportations chinoises étaient "inférieures en volume aux niveaux du début de l'année", souligne l'analyste Julian Evans-Pritchard, du cabinet Capital Economics.

"La Chine est en partie dépendante de la santé des industries européenne et américaine qui réalisent l'assemblage de leurs produits en Chine", remarque Guillaume Dejean, analyste macro et change pour le groupe financier Convera.

"Or l'inflation élevée et la remontée des taux d'intérêt dans ces régions ont sérieusement pénalisé la demande", relevait-il fin mai dans une note.

D'une manière générale, les exportations chinoises avaient été constamment dans le rouge depuis octobre 2022 au moment où la politique dite du "zéro Covid" pénalisait lourdement l'économie du pays.

La Chine avait finalement levé en décembre l'essentiel de ses restrictions draconiennes, ouvrant la voie à une reprise de l'activité qui peine toutefois à se concrétiser dans certains secteurs.

- L'immobilier souffre -

Pour leur part, les importations du géant asiatique ont également connu un repli le mois dernier (-4,5%) sur un an, selon les Douanes.

Logiquement, l'excédent commercial du géant asiatique a fondu en mai à 65,81 milliards de dollars (61,5 milliards d'euros), contre 90,2 milliards de dollars un mois plus tôt.

Débarrassée des restrictions sanitaires, la Chine a enregistré au premier trimestre une nette accélération de sa croissance (+4,5% sur un an).

Mais la reprise s'essouffle et reste inégale, l'économie étant plombée par un secteur immobilier surendetté, une confiance des consommateurs en berne et le ralentissement économique mondial.

Pour soutenir son économie, Pékin pourrait mettre en place un "nouveau plan de relance pour le secteur immobilier" et décréter des baisses de taux, pressent l'analyste Ken Cheung, de la banque japonaise Mizuho.

L'immobilier, qui a longtemps représenté avec la construction environ un quart du PIB de la Chine, est un pilier essentiel de la croissance du pays.

Il est également une source importante de revenus pour les collectivités locales, aux finances exsangues après trois ans de lutte contre le Covid.

Pour relancer un secteur à la peine, le pouvoir avait annoncé en novembre des mesures de soutien ciblées aux promoteurs les plus sains financièrement.

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