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Macron dément des propos rapportés polémiques sur les "smicards"

Emmanuel Macron a démenti fermement samedi des propos rapportés au sujet des "smicards" qui préfèreraient des "abonnements VOD à une alimentation plus saine", qu'il aurait tenus devant un syndicat agricole pour qui "le président ne s'est pas exprimé en ces termes, mais le fond est le même".

La polémique a été suscitée par le journal La Marseillaise, qui a relayé en une de son édition de samedi cette citation prêtée au chef de l'Etat lors d'une rencontre avec le Modef, syndicat minoritaire proche du Parti communiste, le 14 février à l'Elysée: "les smicards préfèrent des abonnements VOD à une alimentation plus saine".

Interrogé lors du Salon de l'agriculture sur ce sujet, M. Macron a assuré n'avoir jamais employé "une formule comme celle-ci".

"Le problème que nous avons dans notre pays aujourd'hui, c'est que la part du revenu que les Français allouent à l'alimentation, en 30 ans, elle a baissé. C'est-à-dire que les gens, ils dépensent plus d'argent pour le logement, pour les abonnements téléphoniques, pour des voyages, pour la télévision. Le mode de vie a changé", a expliqué le chef de l'Etat, fustigeant au passage "la déontologie" des journalistes ayant relayé ces propos.

De son côté, Lucie Illy, vice-présidente du Modef et présente à cette réunion, a affirmé à l'AFP que "le président ne s'est pas exprimé en ces termes, mais le fond est le même".

Cette arboricultrice bio dans les Hautes-Alpes a notamment interpellé le président sur les "marges abusives que l'on constate parfois sur le bio, et la difficulté pour des personnes qui touchent le Smic de se fournir en produits bio".

"Il m'a dit d'abord qu'il n'y avait pas de marges abusives en bio. Puis il a dit que +bien se nourrir est un choix de vie. Alors qu'on a 70 chaînes gratuites en France+, on peut se passer d'un abonnement (télé) pour se payer des pommes bio", a-t-elle relaté.

Se disant "un peu choquée", Mme Illy a fait valoir que "quand on travaille et qu'on gagne le Smic, c'est dur de s'entendre dire de choisir entre bien manger et les loisirs, ça peut aller loin".

Face à ces propos, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a immédiatement dénoncé "le mépris de classe jusqu'au bout de la part de celui qui, de toute sa vie, n'aura jamais eu d'arbitrage à faire entre manger mieux et avoir accès à la culture".

La cheffe des députés RN Marine Le Pen a également épinglé un "mépris de classe permanent" du président. "Communication blessante et provocatrice, Emmanuel Macron, dérangeant dans ses attitudes, inquiétant dans ses comportements, incompétent dans sa fonction, accentue la crise politique", a-t-elle insisté.

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