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La ministre déléguée à l'Agriculture et à la Souveraineté alimentaire a assuré mardi la détermination du gouvernement à faire respecter les lois Egalim, censées garantir une rémunération décente aux agriculteurs, ce qui a été rappelé lors d'un comité de suivi des négociations commerciales.
"La loi est respectée jusqu'à un certain niveau et c'est justement le travail que nous faisons avec le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau et le ministre de l'Economie de nous assurer qu'elle est respectée jusqu'au dernier kilomètre", a indiqué Agnès Pannier-Runacher sur RMC.
Les représentants des agriculteurs, des industriels agroalimentaires et de la grande distribution se sont réunis mardi matin dans un comité de suivi des négociations commerciales, à quatre jours du Salon de l'agriculture et en pleine colère agricole, autour de quatre ministres, celui de l'Economie Bruno Le Maire, Mme Pannier-Runacher, M. Fesneau et la ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire.
Le comité qui visait à "garantir la bonne application des lois Egalim", censées éviter que les agriculteurs vendent à des prix inférieurs à leurs coûts de production, s'est tenu dans un "climat serein", selon la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) et l'Association nationale des industries alimentaires (Ania).
"On reste en attente des potentielles annonces de Matignon demain" notamment sur d'éventuelles sanctions, souligne toutefois le président de l'Ania Jean-Philippe André à l'AFP.
Le Premier ministre Gabriel Attal tiendra une conférence de presse consacrée à la crise agricole mercredi à Matignon. "Il reviendra sur les négociations commerciales et Egalim", a indiqué le ministère de l'Agriculture mardi matin.
Du côté du FNSEA, son deuxième vice-président Patrick Bénézit dénonce à l'AFP "un discours de langue de bois de la part des distributeurs", estimant que la "quasi-totalité" d’entre eux "enfreignaient l’esprit des lois Egalim, c’est-à-dire que les agriculteurs soient payés au niveau de leur coût de production".
"Il y a une sorte de déni de réalité de la part d'acteurs de la grande distribution et de certains industriels autour de la situation vécue par les agriculteurs", pointe le ministère de l'Agriculture à l'AFP après le comité de suivi de mardi matin.
Le gouvernement prévoit de demander "des comptes aux industriels" et "à la grande distribution", en cas de "décalage" entre les lois Egalim et leur application, a expliqué la ministre déléguée sur RMC.
"C'est ce qu'on a fait par exemple avec Lactalis", a indiqué Agnès Pannier-Runacher, soutenant que le groupe a "d'ores et déjà lâché une augmentation des prix (...), donc on voit qu'Egalim, ça marche", a assuré la ministre, en référence à l'augmentation de 0,15 centime par litre proposée par le géant mondial du lait à ses producteurs - ce que ces derniers ont refusé.
A la suite du mouvement de colère des agriculteurs fin janvier et début février, le gouvernement avait annoncé vouloir renforcer le contrôle des contrats signés dans le cadre des négociations entre distributeurs et industriels.
Bruno Le Maire avait annoncé le 5 février avoir identifié 124 contrats signés entre industriels et distributeurs dans le cadre des négociations commerciales ne respectant pas la loi, et avoir envoyé des injonctions pour contraindre les entreprises concernées à s'y conformer.