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Ni bus ni tram à Brest après le suicide d'un salarié

Les bus, le tramway et le téléphérique ne circulaient pas lundi à Brest en raison d'un arrêt de travail provoqué par le suicide d'un salarié du réseau de transport en commun Bibus, alors que la CFDT pointe le management de l'entreprise.

"Tout le monde est en colère contre la RATP (délégataire du réseau, ndlr) qui est en train de détruire notre entreprise avec son management à la Orange", a dénoncé Luc Daniel, délégué CFDT, syndicat majoritaire chez Bibus.

"Ce (lundi) matin, les salariés pleuraient de colère", a-t-il ajouté auprès de l'AFP.

Un salarié de 52 ans, marié, père de deux enfants avec 30 ans d'ancienneté, s'est suicidé à son domicile samedi, selon la même source.

"Notre collègue a laissé un mot avant de se suicider. Il met en accusation la façon dont il a été traité", a affirmé M. Daniel, qui assure que la direction de Bibus "lui a enlevé sa fierté de venir au boulot" en laissant entendre à ce conducteur qu'il ne serait pas reconduit dans ses fonctions d'agent polyvalent d'intervention sur le réseau.

"Il était fier de cette promotion sociale et l'entreprise l'a cassé", a-t-il déclaré.

Un préavis de grève a été déposé pour jeudi 10 novembre, jour des obsèques du salarié.

Selon la direction, le salarié mort était conducteur et disposait d'un "avenant pour exercer temporairement des missions d’agent d’intervention sur le réseau".

"Il allait retrouver fin janvier son poste de conducteur à 100% de son temps, dans le cadre de l'organisation de l'offre de services", a-t-on précisé de même source, évoquant "un échange avec sa hiérarchie à ce sujet" la semaine dernière.

Selon la direction de Bibus, qui n'a pas voulu commenter les accusations de la CFDT, 70% du réseau était à l'arrêt lundi, seules les lignes scolaires et périurbaines, assurées par des sous-traitants, continuant de fonctionner.

"C’est avec une vive émotion que l’annonce du décès, à son domicile, d’un salarié de Bibus a été reçue par l’ensemble des salariés de l’entreprise", a réagi la direction dans un communiqué, en disant s’associer "à la douleur de ses proches et de ses collègues".

"La direction a invité, dès dimanche midi, les partenaires sociaux à un échange sur ce triste évènement, dans le cadre d’un CSE extraordinaire. Elle met tout en œuvre pour assurer la continuité du service dans ce contexte", selon le communiqué.

Le réseau de transports publics de la métropole brestoise est géré depuis juillet 2019 par RATP Dev, filiale à 100% de la RATP.

Une minute de silence a été organisée lundi à 11H00 en mémoire de la victime. "Depuis trois ans, depuis qu’ils sont arrivés la RATP, le management a changé. On se sent moins soutenu", a témoigné Magali Mérour, conductrice de tramway, lors de ce rassemblement.

Fabrice, contrôleur, a regretté "qu’il faille attendre un mort pour que ça bouge alors que cela fait déjà des mois et des mois qu’on leur dit qu’il y a un problème social dans l'entreprise".

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