Partager:
Le tribunal de commerce de Lyon a mis en délibéré à vendredi sa décision concernant l'avenir de la société de livraison à domicile de produits alimentaires Place du Marché (ex-Toupargel), qui compte 1.600 salariés, mais selon les syndicats, "il n'y a aucun espoir de reprise".
"Le tribunal a mis en délibéré le prononcé de la liquidation judiciaire dans 48 heures", a expliqué le président de Place du Marché, Brieuc Fruchon, à la presse, à l'issue de l'audience mercredi. "Le juge a dit qu'il avait besoin de prendre ce délai de 48 heures vu l'importance du dossier et le nombre de salariés du groupe" mais "il n'y a aucun espoir de reprise", a déclaré la secrétaire du Comité social et économique (CSE), Wafaa Kohily (CGT).
Aucun candidat ne s'est en effet présenté pour la reprise du groupe, qui est en redressement judiciaire depuis novembre 2022.
"On est en colère, dans un désarroi total. 1.600 familles vont se retrouver sur le carreau", a déploré Mme Kohily, sans compter les 300 salariés des sociétés soeurs Eismann et Touparlog dont le sort sera aussi scellé par le tribunal.
Une centaine de salariés, certains habillés de blousons orange siglés Place du Marché, ont manifesté devant le tribunal pendant l'audience et exprimé leur colère à l'issue.
"Le juge a été assez attentif aux différentes demandes par rapport à la protection des salariés. On demande clairement d'être respectés dans notre dignité et notre travail. On demande une supra-légale de 100.000 euros par salarié", a déclaré la secrétaire du CSE.
"Concrètement, notre priorité est de travailler sur la préparation de cette liquidation judiciaire et d'accompagner au mieux, avec les services de l'État, les salariés pour qu'ils rebondissent le plus rapidement possible", a souligné Brieuc Fruchon.
Toupargel, alors déjà en redressement judiciaire, avait été reprise en janvier 2020 par la holding Agihold des frères Léo et Patrick Bahadourian, cofondateurs et actionnaires de la florissante enseigne Grand Frais.
La société s'était rebaptisée Place du Marché en 2021, dans l'idée notamment d'étendre sensiblement son offre au-delà du surgelé, vers les produits frais et l'épicerie. Le projet visait aussi à accélérer les ventes en ligne, alors que l'entreprise a bâti son modèle sur les ventes par téléphone, mais cette stratégie a échoué.