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Electriciens, gaziers, raffineurs, cheminots, mais aussi dockers, ouvriers du verre et de la céramique, les représentants des fédérations CGT ont appelé jeudi ces secteurs à "monter d'un cran" dans la mobilisation contre la réforme des retraites et à "mettre la France à l'arrêt" le 7 mars.
Au siège de la CGT, aux portes de Paris, devant plusieurs centaines de secrétaires de syndicats (600 selon les organisateurs) rassemblés devant les caméras et coiffés de chapeaux rouges, les responsables de ces fédérations ont serré les rangs et galvanisé leurs troupes, les appelant à ancrer le mouvement dans la durée.
"La grève reconductible sera effective dans l'ensemble des raffineries françaises, sur l'ensemble des importations", a ainsi clamé Emmanuel Lépine, secrétaire de la fédération de la chimie, sous les vivats des militants rassemblés devant la tribune. "Il faut travailler ensemble, les camarades, on va gagner !"
Le secrétaire général de la CGT des électriciens et gaziers, Sébastien Ménesplier a promis "une semaine noire dans l'énergie", avec coupures ciblées, blocages, occupations, et toujours "des opérations Robin des Bois" à destination de la population.
"Il faudra s'attendre à ce que ce soit beaucoup plus fort que ce qu'on a fait jusqu'à présent dès lundi soir 21H00", a-t-il assuré ensuite, lors d'une conférence de presse.
Si le gouvernement "ne veut pas une France paralysée, une France à l'arrêt, il faut véritablement qu'il revienne à la raison et qu'il arrête le débat au Parlement et qu'il retire sa réforme, a martelé M. Ménesplier, assurant être prêt à faire grève "tant que la réforme ne sera pas retirée".
"Attendez-vous à ce qu'il n'y ait pas de trains, et à ce qu'il n'y ait pas beaucoup de choses à partir du 7", a renchéri Laurent Brun, pour la CGT-Cheminots.
Son homologue des ports et docks, Tony Hautbois, a égrené la représentativité de son organisation dans ce secteur: "90% des dockers, 80% des portuaires", annonçant une journée "ports morts" le 8 mars.
- Eviter la "grève par procuration" -
"Aussi bien dans la production de carburant, que dans la distribution, que dans l'importation, on vise à bloquer l'ensemble de l'économie, en particulier par la grève", a conclu M. Lépine, qui se dit prêt à "mettre à genoux l'économie française", afin d'obtenir gain de cause.
Interrogée sur le risque, comme lors de précédents mouvements d'une "grève par procuration" qui verrait des secteurs en pointe faire grève pour le reste de la population, comme en 2019 contre le précédent projet de réforme des retraites, la CGT-Cheminots s'est voulue optimiste.
"On ne craint pas la grève par procuration cette fois-ci, parce que nous voyons qu'il y a beaucoup plus de mobilisation que les fois précédentes mais aussi parce qu'on s'organise pour qu'elle n'ait pas lieu", a déclaré M. Brun.
Il mise précisément sur cette "coordination" affichée, pour que "chacun n'attende pas les autres pour se mettre en action" et espère même un "effet d'entraînement".
D'autres secteurs, qui n'étaient pas représentés jeudi, sont appelés à la grève reconductible, comme les éboueurs et l'ensemble de la collecte des déchets. D'autres fédérations qui ne sont pas encore entrées dans la danse, pourraient se joindre au mouvement, comme la CGT Commerce et la CGT Construction.