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La Bourse de New York a conclu en ordre dispersé mercredi, digérant la décision de la Fed de laisser les taux inchangés tout en envisageant d'autres relèvements du coût du crédit cette année.
L'indice Dow Jones a perdu 0,68% à 33.979,33 points tandis que le Nasdaq, à forte coloration technologique, a avancé de 0,39% à 13.626,48 points et que l'indice élargi S&P 500 est resté quasi stable (+0,08%) à 4.372,59 points.
La banque centrale américaine (Fed) a laissé son taux directeur en l'état entre 5,00% et 5,25%, pour se donner le temps "d'évaluer (...) les implications de la politique monétaire", a expliqué l'institution monétaire dans son communiqué.
Mais "la quasi-totalité des participants voit comme probable le fait que des nouvelles hausses de taux seront nécessaires cette année pour ramener l'inflation à 2%", a souligné Jerome Powell, le président de la Fed, évoquant cependant "un rythme modéré".
Dans un premier temps, les indices boursiers ont viré au rouge, le Dow Jones perdant jusqu'à 1,18% et le Nasdaq 0,60% mais cette réaction a été de courte durée.
De même sur le marché obligataire, les rendements sur les bons du Trésor à deux ans, les plus sensibles aux taux courts, ont d'abord grimpé à 4,75% pour ensuite se stabiliser à 4,70% contre 4,66% la veille. Ceux à dix ans sont restés stables à 3,79%.
"Bien sûr, la Fed a adopté un ton belliciste. Mais cela dépendra des données, donc si l'inflation continue de se modérer, je pense qu'il y a des chances que la Fed cesse sa politique monétaire restrictive", a estimé Peter Cardillo de Spartan Capital Securities interrogé par l'AFP.
"A mon avis, c'est plutôt une question soit d'une seule hausse supplémentaire, soit de pas de hausse de tout et je crois que c'est ce que pense le marché", a ajouté l'analyste.
Pour Ian Shepherdson, de Pantheon Macroeconomics, "deux hausses de plus cette année, cela paraît excessif et peu probable".
"D'ici septembre, nous pensons que les arguments pour de nouvelles hausses auront nettement faibli, aussi un relèvement en juillet sera le dernier", assure-t-il.
La bonne nouvelle du jour a été l'indice des prix à la production qui a reculé en mai de 0,3% par rapport à avril, plus qu'attendu. Ces prix de gros n'ont augmenté que de 1,1% sur un an, un signal positif supplémentaire pour la Fed.
Du côté des valeurs, le Dow Jones a été plombé toute la séance par les mauvaises performances du géant de l'assurance-santé UnitedHealth Group (-6,40%) qui a indiqué que ses coûts allaient augmenter parce que davantage de patients âgés programmaient des interventions chirurgicales, retardées pendant la pandémie.
Le repli de la plus grosse capitalisation boursière du secteur de l'assurance-santé a entraîné la chute de plusieurs autres acteurs comme les pharmacies CVS (-7,76%) ou Humana (-11,24%), une autre compagnie d'assurance-santé.
Sur le Nasdaq, AMD a pris 2,25% alors que le fabricant de semi-conducteurs, déterminé à faire concurrence à Nvidia sur le marché de l'intelligence artificielle, a été salué par les investisseurs pour avoir présenté une "super puce".
Le spécialiste des cartes graphiques Nvidia, qui a largement dépassé la barre des 1.000 milliards de dollars de capitalisation la veille, a encore grimpé de 4,81% à 429,97 dollars.
L'action très volatile GameStop, qui s'était envolée de presque 11% la veille alors que son nouveau président Ryan Cohen a acquis pour 10 millions de dollars de titres des magasins de jeux vidéo, s'est délestée de 4,64%.