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Doter un humain d'implants neuronaux dès cette année et ne pas censurer Twitter: Elon Musk a tenu son rang de star mondiale de la tech devant 3.600 fans vendredi à Paris, sans toutefois évoquer l'usine Tesla dont rêve l'Elysée pour la France.
Pendant deux heures au Dôme de Paris, invité du salon VivaTech, le controversé milliardaire, qui possède également SpaceX, a collé à son image de visionnaire sans complexe, distillant ses conseils de réussite à des dirigeants de start-up et des aspirants entrepreneurs fascinés.
Malgré une rencontre avec le président français Emmanuel Macron à la mi-journée, il n'a en revanche pas dit un mot concernant l'éventuelle installation d'une usine Tesla en France.
Il avait pourtant promis en mai, à l'occasion du salon "Chose France", que le constructeur de voitures électriques ferait "des investissements significatifs" dans le pays. "Travaillons ensemble", a néanmoins tweeté en anglais le chef de l’État après leur rencontre, à l'instant même où le dirigeant américain démarrait à sa conférence.
Seule annonce d'Elon Musk à cette occasion: il a dit vouloir doter en 2023 un premier être humain d'implants neuronaux de sa société Neuralink, qui vient d'obtenir l'autorisation pour réaliser des tests aux États-Unis. "Plus tard cette année, nous ferons notre première implantation d'une puce chez l'humain, pour quelqu'un qui a une forme de tétraplégie", a-t-il lancé.
Le but de ces puces cérébrales est de faire communiquer directement cerveaux et ordinateurs, pour aider des personnes paralysées ou souffrant de maladies neurologiques.
Durant son show, devant une salle surchauffée, il aussi défendu un Twitter libre de toute censure et estimé que l'intelligence artificielle risquait de déclencher une "apocalypse" pour l'humanité. Des positions que ce libertarien a déjà répété maintes fois.
"Si nous sommes frappés par une apocalypse déclenchée par l'intelligence artificielle, je crois que j'aimerais quand même être vivant à ce moment-là", a-t-il souri.
Mais il n'a rien lâché sur le fond. A la patronne d'Orange Christel Heydemann qui l'interpellait abruptement sur les raisons pour lesquelles Twitter venait de quitter le code de bonne conduite de l'Union européenne sur la désinformation, Elon Musk a répliqué: si "quelqu'un qui dit quelque chose que vous n'aimez pas" est bloqué, "ce n'est qu'une question de temps pour que la censure se retourne contre vous".
Se retranchant derrière sa conception de la liberté d'expression, il a toutefois fini par admettre que "si vous étiez harcelé (sur le réseau social), c'était une mauvaise expérience".
- Coqueluche des conservateurs -
Au passage, il a reconnu avoir payé trop cher — 44 milliards — Twitter. "Si je suis si intelligent, pourquoi l'ai-je payé aussi cher?" a-t-il ironisé. "Je ne suis pas le diable", a-t-il aussi lancé avec un rire sardonique au cofondateur de VivaTech, Maurice Lévy, qui animait cette conférence.
Auparavant, il avait déjeuné avec le patron de LVMH Bernard Arnault, avec qui il se dispute la tête du classement annuel des plus fortunes mondiales du magazine Forbes.
Le show d'Elon Musk en France n'est pas fini: il a accordé un entretien à France 2 qui sera diffusé lundi soir après le JT de 20H.
Précédemment, M. Musk avait rencontré jeudi à Rome la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni. Ils ont évoqué quelques "sujets cruciaux" comme les "risques de l'IA" et la "natalité", a-t-elle tweeté.
Le patron américain, aux positions politiques extrêmes, est devenu la coqueluche des conservateurs outre-Atlantique pour son combat contre la censure et pour avoir rétabli le compte de l'ex-président Donald Trump.