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Des centaines d'activistes de Greenpeace ont forcé samedi les barrières d'un site de production du géant de l'acier Tata Steel à Velsen, près d'Amsterdam, afin d'y manifester malgré une interdiction formelle des autorités locales.
Ils protestaient contre la pollution provoquée par les activités de cette usine, considérée par l'organisation de défense de l'environnement comme "l'une des usines metallurgiques les plus polluantes d'Europe et située au milieu d'une zone densément peuplée".
"Ensemble, Greenpeace Pays-Bas, des riverains et des activistes exigent que les parties les plus toxiques de Tata Steel soient fermées afin de protéger la santé des résidents des environs", a déclaré Greenpeace samedi dans un communiqué.
"Il y a un nombre de cancers très élevé ici tout comme des émissions de plomb qui causent des lésions cérébrales chez les jeunes enfants. Si nous agissons aujourd'hui, c'est parce que le gouvernement n'en fait pas assez.", a déclaré à l'AFP Faiza Oulahsen, directrice climat et énergie de Greenpeace Pays-Bas, pendant la manifestation.
"En tant qu'infirmière, je sais ce qu'avoir un cancer du poumon signifie pour les personnes et leurs familles, ce n'est vraiment pas quelque chose qu'on aimerait avoir...", a également confié à l'AFP Annigje Bos, venue, elle aussi, participer au rassemblement.
"Cette usine ici aux Pays-Bas rend littéralement les gens malades", a déclaré Rose van Vuuren, une autre manifestante.
Dans un communiqué, Tata Steel a condamné cette action. "Il est inacceptable que des manifestants de Greenpeace entrent dans le terrain industriel de l'entreprise alors même que son accès est conditionné par des règles de sécurité strictes. Ils peuvent provoquer des accidents involontaires, perturber les opérations de l'entreprise et être à l'origine de risques importants pour la santé et la sécurité des personnes et de l'environnement", a réagi le groupe.
En soutien à la manifestation de Greenpeace, sept membres du mouvement écologiste Extinction Rebellion se sont enchaînés samedi pendant plusieurs heures à une voie ferrée reliée au site industriel.
Ils ont finalement été délogés et arrêtés par la police avant d'être transportés par bus jusqu'à la gare de Driehuis, où ils ont été libérés, a indiqué la commune de Velsen dans un communiqué.
Sous le nom de "ensemble pour un air sain", une autre manifestation soutenue par des organisations locales de défense de l'environnement a également eu lieu samedi sur une plage proche du site.
- Dangerosité -
L'éventuelle présence de manifestants sur le terrain de Tata Steel était depuis plusieurs jours l'objet d'une dispute entre les autorités locales et Greenpeace.
Dans une lettre ouverte publiée jeudi, le maire de Velsen, Frank Dales, avait interdit aux manifestants de se rendre sur le terrain de Tata Steel, mettant en avant la dangerosité du site.
"Il s'agit d'une propriété privée dont l'accès ne vous est pas autorisé. Le terrain de Tata Steel est vaste et dangereux à plusieurs endroits comprenant d'énormes installations impossibles à désactiver, des substances brûlantes, de grands véhicules, dont des trains, etc.", a-t-il prévenu dans une lettre ouverte.
"Le maire ferait mieux de s'interroger sur la sécurité des habitants de sa propre commune. Il est précisément dangereux de vivre près de Tata Steel puisque des nuages toxiques s'échappent chaque jour de l'usine", lui avait rétorqué Faiza Oulahsen, de Greenpeace Pays-Bas, dans une autre lettre ouverte.
En février 2022, la justice néerlandaise a ouvert une enquête pour pollution "intentionnelle et illégale" causée par Tata dans son usine près d'Amsterdam, estimant que la santé publique pourrait être menacée.