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La Bourse de New York, qui a évolué jeudi nettement dans le rouge en séance, après la dégradation de la note de solvabilité des Etats-Unis par Fitch, a modéré ses pertes à la clôture, avant la publication des résultats des mastodontes Apple et Amazon.
L'indice Dow Jones a cédé 0,19% à 35.215,89 points, le Nasdaq, à dominante technologique, a lâché 0,10% à 13.959,71 points et l'indice élargi S&p 500 a perdu 0,25% à 4.501,89 points.
Plus que la note des Etats-Unis abaissée mardi soir à AA+ par l'agence de notation financière Fitch, au lieu du triple A, c'est la réaction du marché obligataire qui a "dérangé les actions" ces deux dernières séances, a expliqué Karl Haeling, analyste de la banque LBBW.
Le rendement sur le bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse du prix de l'obligation, s'est envolé à 4,19%, au plus haut depuis octobre, contre 4,07% la veille et 3,96% lundi avant l'annonce de Fitch.
La dégradation de la note de la dette américaine, pour la deuxième fois dans l'histoire après celle de 2011 par S&P, a "surtout attiré l'attention sur le déficit budgétaire américain qui va être bien plus important que prévu", a estimé Karl Haeling.
Lundi, avant que Fitch ne publie sa note qui a surpris le marché comme l'administration américaine, le Trésor avait en effet révélé ses immenses projections d'emprunts pour les trois prochains mois: 1.000 milliards de dollars, 400 milliards de plus que ne s'y attendaient les marchés.
En outre, le Trésor américain a aussi annoncé mercredi un flot d'émissions pour la semaine prochaine afin de refinancer les obligations arrivant à maturité.
"Les investisseurs vont devoir absorber davantage de bons (dette à long terme) et de notes (dette à moyen et court terme) au cours des prochains trimestres", a encore averti Karl Haeling, ce qui a provoqué la vente de ces obligations, faisant baisser leurs prix mais monter leurs taux.
En outre, le marché obligataire subit "l'effet de solides données macro-économiques aux Etats-Unis et de la hausse des taux par la Banque d'Angleterre", a noté Peter Cardillo, analyste de Spartan Capital.
Le nombre de créations d'emplois dans le secteur privé, publié deux jours avant les chiffres officiels de l'emploi américain vendredi, se sont montrées bien plus fortes que prévu pour juillet (324.000). En outre, la Fed d'Atlanta a relevé sa prévision de croissance pour le troisième trimestre à 3,9%, soit une expansion très dynamique pour la première économie mondiale.
A la cote, les investisseurs ont attendu avec impatience les résultats d'Amazon (+0,55% en clôture à 128,91 dollars) et d'Apple (-0,73% à 191,17 dollars).
Après la clôture de Wall Street, le géant du commerce en ligne Amazon a largement dépassé les attentes en publiant un bénéfice de 6,7 milliards de dollars pour le deuxième trimestre, grâce aux ventes en ligne et à son activité dans le cloud (informatique à distance).
Son titre, qui a déjà progressé de quelque 50% depuis le début de l'année, s'envolait de 7,50% dans les échanges électroniques après la fermeture de la Bourse. Son chiffre d'affaires a gonflé de 11% sur un an, atteignant 134,4 milliards de dollars d'avril à juin.
La performance trimestrielle d'Apple était moins bien reçue (-0,78% dans les échanges post-clôture). Si son bénéfice au troisième trimestre a augmenté de 2,3% à 19,9 milliards de dollars, le chiffre d'affaires du fabricant d'iphone a reculé de 1,4% sur un an.