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La Bourse de New York a fini en baisse mercredi, saisissant l'abaissement de la note des Etats-Unis par l'agence Fitch comme prétexte d'une pause, sur un marché qui n'en finissait plus de monter.
Le Dow Jones a rendu 0,98%, l'indice Nasdaq a glissé de 2,17% et l'indice élargi S&P 500 est descendu de 1,38%.
Le Dow Jones restait sur 16 séances positives en 17 journées de Bourse.
"Le temps était venu d'une correction pour le marché", a commenté Quincy Krosby, de LPL Financial et "le rapport de Fitch a été le déclencheur de ce revirement".
L'agence d'évaluation financière a rétrogradé d'un cran, mardi, la note des Etats-Unis, de AAA, la plus élevée, à AA+.
Une décision justifiée, selon Fitch, par les crises politiques à répétition autour du budget et de la dette, et des inquiétudes sur l'accélération des dépenses publiques.
La place new-yorkaise s'est quelque peu crispée, l'indice VIX, qui mesure la nervosité des opérateurs, remontant à son plus haut niveau depuis un mois, même s'il reste bas en moyenne historique.
Signe que cette annonce a constitué, pour Wall Street, une excuse pour une consolidation davantage qu'un choc, le marché obligataire a réagi avec flegme.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ne s'est que légèrement tendu, à 4,07%, contre 4,04% la veille en clôture.
"Ce qu'a dit Fitch est important, (...) mais Moody's n'a pas suivi, pour l'instant, alors qu'ils ont un poids supérieur sur le marché", a fait valoir Quincy Krosby pour expliquer la faible réaction des investisseurs, alors qu'une décision équivalente de l'agence Standard and Poor's, en août 2011, avait provoqué un séisme.
Moody's, troisième agence majeure avec S&P et Fitch, accorde ainsi toujours aux Etats-Unis sa note maximum, soit Aaa, avec une perpective stable, ce qui signifie qu'elle n'envisage pas un abaissement à court terme.
La Bourse de New York n'a pas trouvé de réconfort dans le rapport du cabinet ADP, qui a pourtant montré que 324.000 emplois avaient été créés en juillet dans le secteur privé, soit quasiment le double des 190.000 postes qu'attendaient les économistes.
"Wall Street a tendance à ignorer le rapport ADP, à plus forte raison parce que sa nouvelle méthodologie (de comptage) remonte à seulement un an", a souligné, dans une note, Edward Moya, d'Oanda, au sujet d'un indicateur traditionnellement jugé peu fiable.
Le moindre appétit pour le risque suscité par l'annonce de Fitch et la petite remontée des taux a joué contre les actions, en particulier les capitalisations géantes du secteur technologique.
L'enfant chéri de l'intelligence artificielle (IA), Nvidia, a dérapé (-4,81%), de même que Microsoft (-2,63%), Meta (-2,60%) ou Amazon (-2,64%), qui publie ses résultats jeudi, après Bourse, tout comme Apple (-1,55%).
Côté Dow Jones, quelques valeurs dites défensives, c'est-à-dire moins sensibles à la conjoncture, ont brillé, tels Johnson & Johson (+0,65%) ou Coca-Cola (+0,36%).
Starbucks a aussi tiré son épingle du jeu (+0,86%), malgré des revenus inférieurs aux anticipations au deuxième trimestre. Si l'international a enregistré une croissance importante, le montant moyen par commande a marqué le pas, baissant même en Chine.
Ailleurs à la cote, le fabricant de semi-conducteurs AMD chutait (-7,02%) malgré des résultats supérieurs au consensus, et des prévisions prudemment optimistes.
Les investisseurs ont jugé que ces chiffres n'étaient pas suffisants pour justifier la valorisation du titre, qui a doublé depuis octobre.
Le constructeur automobile italien Ferrari (-1,28%), coté à New York, n'a pas profité de résultats trimestriels meilleurs qu'attendu et du relèvement de ses prévisions pour l'année. La nouvelle projection de bénéfice ne constitue, cependant, qu'un alignement avec celles des analystes.
Le laboratoire israélien Teva, coté à Wall Street, a bondi (+11,58%) après avoir fait état d'un chiffre d'affaires plus élévé que projeté par la place new-yorkaise, notamment grâce à son traitement contre la maladie de Huntington, une affection neurologique dégénérative.