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La Bourse de New York a terminé en hausse lundi, tractée par un appétit des investisseurs pour des valeurs délaissées, sur un marché attentiste avant un indicateur d'inflation crucial mercredi et le début de la saison des résultats, jeudi.
Le Dow Jones a gagné 0,62%, l'indice Nasdaq a pris 0,18% et l'indice élargi S&P 500 est monté de 0,24%.
"Il y a de l'indécision" à Wall Street, a relevé Angelo Kourkafas, d'Edward Jones. "Le marché est en position d'attente avant les chiffres d'inflation (indice CPI attendu mercredi) et le démarrage de la saison des résultats", jeudi.
Une fois n'est pas coutume, les capitalisations géantes du Nasdaq ont fait l'objet de prises de bénéfices, tandis que les investisseurs se sont reportés sur des valeurs dites défensives, c'est-à-dire théoriquement moins sensibles à la conjoncture économique.
Caterpillar (+1,50%), l'enseigne de bricolage Home Depot (+2,51%) ou le conglomérat industriel Honeywell (+2,20%) ont ainsi été à l'honneur, tandis qu'Amazon (-2,04%), Alphabet (-2,72%) ou Microsoft (-1,60%) repliaient la voilure.
Autre indicateur d'ajustements de portefeuille, l'indice Russell 2.000, composé de petites capitalisations, a fait mieux lundi que les trois indices majeurs de la place new-yorkaise (+1,44%).
Meta (+1,23%) a été le seul ogre de la tech à surnager, après que son nouveau réseau social, Threads, concurrent de Twitter, a dépassé la barre des 100 millions d'utilisateurs, moins de cinq jours après son lancement. Jamais une application n'avait atteint ce seuil si rapidement.
Pour Angelo Kourkafas, la bonne orientation du marché lundi est aussi due à l'indice des prix à la production en Chine, qui est ressorti en baisse de 5,4% sur un an en juin, son plus faible niveau depuis décembre 2015.
"Historiquement, les prix à la production en Chine sont un indicateur avancé des prix américains", car les Etats-Unis sont, de très loin, le premier importateur de produits chinois, rappelle l'analyste. "C'est donc un chiffre de plus qui va dans le sens de la désinflation."
Cet indicateur a favorisé une nette détente des taux obligataires. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 2 ans est tombé à 4,86%, contre 4,94% vendredi en clôture.
A la cote, plusieurs banques ont reculé après l'intervention du vice-président de la banque centrale américaine (Fed), Michael Barr, qui a notamment proposé d'imposer aux établissements de taille moyenne de renforcer leurs fonds propres.
La mesure concernerait notamment KeyCorp (-0,83%) ou PNC (-0,20%). En revanche, les exigences de fonds propres resteraient inchangées pour les plus petites enseignes, comme Comerica (+1,54%), Western Alliance (+1,65%) ou Zions (+2,00%).
Le laboratoire Novavax a bondi (+29,46%) après avoir indiqué que le gouvernement canadien lui verserait quelque 350 millions de dollars en dédommagement de doses de vaccin contre le coronavirus dont il n'a finalement jamais pris livraison.
La société de l'investisseur activiste Carl Icahn, Icahn Enterprises, s'est redressée (+20,20%). Le Wall Street Journal a rapporté que l'octogénaire avait accepté de décorréler de sa société des emprunts contractés à titre personnel, ce qui offre une bouffée d'air à Icahn Enterprises.
Le groupe avait été accusé, début mai, de gonfler la valeur de certains de ses actifs par le fonds d'investissement Hindenburg Research, ce qui avait provoqué une chute de près de 40% du cours du titre.
La compagnie aérienne Spirit a pris de l'altitude (+2,07%), alors que son possible acquéreur, jetBlue, a renoncé à son alliance avec American Airlines pour augmenter ses chances de recevoir le feu vert des régulateurs à ce rachat.
Mattel a été recherché (+2,49%), à l'approche de la sortie en salles, le 21 juillet, du film "Barbie", sur lequel le fabricant de jouets a misé gros et qui fait déjà beaucoup parler de lui.