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La Russie a mis son veto mardi au Conseil de sécurité de l'Onu à la prolongation de neuf mois du mécanisme d'aide humanitaire transfrontalier pour la Syrie, au lendemain de l'expiration d'un mandat vital pour des millions d'habitants de zones rebelles du pays.
Les 15 membres du Conseil tentaient depuis des jours de trouver un compromis pour étendre ce mécanisme qui permet d'acheminer depuis la Turquie, sans autorisation de Damas, nourriture, eau ou médicaments aux habitants du nord-ouest de la Syrie.
L'Onu, les humanitaires et une majorité de membre du Conseil réclamant une extension d'au moins un an pour permettre une meilleure organisation de l'aide, ainsi que la Suisse et le Brésil, en charge de ce dossier, avaient au départ soumis un projet de texte proposant douze mois.
La Russie avait mis sur la table un projet de texte concurrent n'acceptant que six mois, comme c'était le cas actuellement.
La proposition de compromis de neuf mois rédigée par la Suisse et le Brésil a recueilli mardi 13 voix en faveur et une abstention (Chine), mais a été rejetée par la Russie qui en tant que membre permanent dispose d'un pouvoir de veto.
"Ce calendrier aurait permis de passer les durs mois d'hiver", a déploré l'ambassadrice suisse Pascale Baeriswyl, se disant "très déçue".
"Nous ne laisserons pas ce veto mettre un terme à nos efforts pour trouver une solution", a-t-elle ajouté.
L'ambassadeur russe Vassili Nebenzia a lui accusé les Occidentaux de "provocation pour pousser la Russie à utiliser son veto", estimant que le mécanisme "ne prend pas du tout en compte les intérêts du peuple syrien".
Le mécanisme créé en 2014 permet à l'Onu d'acheminer de l'aide humanitaire aux populations des zones rebelles du nord-ouest de la Syrie, sans autorisation du gouvernement syrien, qui dénonce régulièrement une violation de sa souveraineté.