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La commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson a indiqué jeudi avoir questionné Londres sur la conformité avec le droit international de son projet de loi restreignant drastiquement le droit d'asile pour mettre fin aux arrivées de migrants par la Manche.
"J'ai parlé à la ministre de l'intérieur (britannique) Suella Braverman il y a deux jours, elle m'a informée de cette proposition", a déclaré la commissaire suédoise en arrivant à une réunion des ministres européens de l'Intérieur à Bruxelles.
"Ma réaction immédiate a été de demander si cette proposition est conforme aux obligations internationales. Elle m'a promis qu'elle l'était, espérons qu'elle ait raison, nous devons l'examiner un peu plus en détail", a ajouté Ylva Johansson.
Le ministre français Gérald Darmanin a quant à lui souligné que le sommet franco-britannique vendredi serait l'occasion de discuter de ce projet de loi qui rend de fait inaccessible l'asile aux migrants arrivés illégalement, pour décourager les dizaines de milliers de traversées de la Manche sur des embarcations de fortune.
"Evidemment il ne faut pas qu'il y ait de conséquences négatives sur notre relation bilatérale, mais je suis sûr que de façon très constructive nous saurons trouver les voies et les moyens", a-t-il déclaré.
Le ministre français a appelé à un accord entre l'Union européenne et Londres "sur la question des voies légales d'immigration" au Royaume-Uni.
Son homologue autrichien Gerhard Karner a estimé que le projet britannique montrait que "la pression sur l'Europe est de plus en plus forte en ce qui concerne l'immigration illégale et les abus en matière d'asile". "En Europe, nous devons nous concentrer sur nos contrôles", a-t-il estimé.
Les Nations unies ont estimé que le projet de loi contre l'immigration illégale présenté par la Grande-Bretagne équivalait à "la fin du droit d'asile" et pressé Londres de choisir des réponses "plus humaines".