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La journaliste d'investigation russe Elena Milashina a été violemment agressée mardi à Grozny, la capitale de la Tchétchénie, alors qu'elle devait se rendre au procès de la mère d'un éminent activiste tchétchène. L'ULB et la VUB, dont la journaliste est docteure honoris causa depuis 2019, se sont insurgées vendredi contre ces violences et ont réaffirmé leur soutien à la victime.
Selon le communiqué des deux universités, la voiture dans laquelle se trouvait la journaliste du quotidien russe indépendant Novaïa Gazeta et un avocat, Alexander Nemov, a été immobilisée par un groupe d'hommes armés et masqués à la sortie de l'aéroport. Les deux victimes ont été rouées de coups sous la menace d'une arme à feu. La journaliste a trois doigts brisés et un traumatisme crânien. Ses cheveux ont en outre été rasés et elle a été aspergée d'un produit désinfectant de couleur verte.
Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Memorial, cette attaque constitue un avertissement à l'encontre d'Elena Milashina. Les agresseurs ont en effet ordonné à la journaliste de partir sans écrire quoique ce soit sur le procès qu'elle devait couvrir.
Six journalistes et collaborateurs de Novaïa Gazeta ont été assassinés depuis la création du journal. Elena Milashina a déjà été menacée à plusieurs reprises, notamment par les autorités tchétchènes lorsqu'elle avait dénoncé des purges massives menées contre la communauté LGBT de Tchétchénie. En 2020, elle avait aussi été agressée en marge du procès d'un blogueur.
L'ULB et la VUB "réaffirment leur plein soutien à Elena Milashina et à la liberté d'expression" et "appellent les autorités russes à ouvrir dans les plus brefs délais une enquête indépendante sur ce grave événement, afin d'identifier les auteurs de l'agression". Les deux universités assurent qu'elles "alerteront sur son cas chaque fois que des menaces l'empêcheront d'exercer librement son métier de journaliste".