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En Europe, Zelensky reçoit plus d'armes, des honneurs, mais pas d'avions de combat

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en quête d'un soutien accru avant la contre-offensive annoncée de son armée, a obtenu un engagement renouvelé de la France, en particulier dans le domaine des blindés légers, lors d'un dîner avec Emmanuel Macron à l'Elysée.

Cette rencontre marque une continuité dans l'appui militaire de la France à l'Ukraine, la question de la livraison d'avions de combat restant "prématurée" aux yeux de Paris.

"Dans les semaines à venir, la France formera et équipera plusieurs bataillons avec des dizaines de véhicules blindés et de chars légers, dont des AMX-10 RC", est-il précisé dans une déclaration commune publiée à l'issue du dîner.

La France s'était engagée début 2023 à céder à l'Ukraine des AMX-10 RC, souvent utilisés dans des missions de reconnaissance. Certains exemplaires de ces véhicules sont déjà présents sur le champ de bataille depuis le début du printemps. Mais le nombre d'exemplaires promis par la France n'a jamais été divulgué.

Les annonces formulées dimanche sont nouvelles, a relevé un conseiller de l'Elysée, sans plus de précisions.

Paris concentre aussi ses "efforts sur le soutien des capacités de défense aérienne de l'Ukraine" afin de protéger les populations civiles des bombardements russes.

Les deux dirigeants ont également fait le point sur la situation militaire et sur les "garanties de sécurité" à apporter à l'Ukraine, une fois que les conditions pour des négociations de paix seront réunies.

Volodymyr Zelensky faisait étape à Paris après s'être rendu vendredi à Rome, où il a rencontré le pape François, puis à Berlin et Aix-la-Chapelle durant le week-end.

Sitôt atterri sur la base militaire de Villacoublay, à l'ouest de la capitale, le président ukrainien a été accueilli par Emmanuel Macron à l'Elysée. Brève accolade, quelques mots de bienvenue au son de la Garde républicaine et les deux hommes se sont engouffrés dans le palais présidentiel pour trois heures d'échange, dont une en tête-à-tête.

"A chaque visite, les capacités défensives et offensives de l'Ukraine s'étendent. Les liens avec l'Europe se renforcent, et la pression sur la Russie s'intensifie", n'avait pas manqué de tweeter M. Zelensky au moment où son avion touchait le sol français.

C'est la deuxième visite à l'Elysée de M. Zelensky depuis l'offensive russe contre son pays, en février 2022. Il y était déjà venu le 8 février au côté du chancelier allemand Olaf Scholz.

- "Alliée fiable" -

Au cours de cette mini-tournée européenne, le président ukrainien a reçu en Allemagne un prix honorant sa contribution à l'unité du continent et va poursuivre à Paris ses consultations en vue de préparer une contre-offensive contre la Russie.

L'étape allemande de M. Zelensky, la première depuis le début de l'invasion russe, a marqué un net réchauffement des relations entre Berlin et Kiev, un temps crispées par les atermoiements du chancelier à livrer les armes réclamées par l'Ukraine.

"Nous vous soutiendrons aussi longtemps que nécessaire", a assuré Olaf Scholz, soulignant que l'engagement de Berlin, armement compris, s'élevait jusqu'ici à 17 milliards d'euros. Soit la contribution alliée la plus importante après les Etats-Unis, selon M. Zelensky.

Volodymyr Zelensky mobilise ses soutiens en Europe au moment où son armée prépare une contre-offensive dans l'est du pays face aux forces russes. Mais à Berlin comme à Paris, sa demande d'avions de combat est à ce stade restée vaine.

Pour l'offensive attendue de l'armée ukrainienne, "la question des avions de combat est une priorité pour l'Ukraine (...). Nous avons besoin de F-16", des avions de combat modernes, pour défendre le ciel ukrainien, a insisté dimanche le chef de cabinet du président Volodymyr Zelensky, Andreï Yermak.

- Question "prématurée" -

"La question est un peu prématurée", a réitéré un conseiller du président Macron, en rappelant qu'il fallait d'abord pour cela former des pilotes, un processus long et complexe.

La tournée diplomatique du président ukrainien précède un sommet des dirigeants du Conseil de l'Europe à Reykjavik et une réunion des dirigeants du G7 au Japon la semaine prochaine.

La France a indiqué dimanche qu'elle appuierait de nouvelles sanctions contre la Russie, ainsi que la poursuite du renforcement des liens de Kiev avec l'Otan et l'Union européenne.

L'Ukraine a affirmé dimanche avoir repris "plus de 10 positions" russes dans la banlieue de Bakhmout (est), épicentre des combats depuis plusieurs mois. Moscou assure de son côté continuer sa progression dans la ville déjà majoritairement sous son contrôle et aujourd'hui largement ravagée.

Et le ministère russe de la Défense a affirmé dimanche avoir "touché" à Ternopil (ouest) et Petropavlivka (centre-est) en Ukraine des sites abritant notamment des armes occidentales livrées à Kiev.

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