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Erdogan réitère son soutien à l'Ukraine, qui recevra des armes à sous-munitions de Washington

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réitéré vendredi à Istanbul un soutien sans équivoque à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a obtenu de Washington la livraison prochaine de bombes à sous-munitions.

Le chef de l'Etat turc, qui recevait M. Zelensky pour la première fois en Turquie depuis le début de la guerre en février 2022, a estimé à quelques jours du sommet de l'Otan à Vilnius des 11 et 12 juillet que l'Ukraine "mérite" de rentrer dans l'Alliance atlantique et a appelé les deux pays, Russie et Ukraine, à "retourner aux pourparlers de paix".

Il a également annoncé, lors d'une conférence de presse commune avec M. Zelensky, la visite "le mois prochain" en Turquie du président russe Vladimir Poutine.

Les Etats-Unis ont promis vendredi à l'Ukraine la livraison d'armes à sous-munitions, marquant une étape importante et saluée comme telle par Volodymyr Zelensky.

"Un vaste et indispensable programme d'aide à la défense de la part des États-Unis", a tweeté M. Zelensky, exprimant sa "reconnaissance au peuple américain et au président Joseph Biden".

"C'était une décision difficile", a indiqué le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, soutenant cependant que c'était "la bonne chose à faire" et que les Ukrainiens avaient garanti "par écrit" qu'ils minimiseraient "les risques posés aux civils".

En revanche, Washington a douché les espoirs de M. Zelensky qui espérait le soutien des Occidentaux à l'entrée de son pays dans l'Otan lors du sommet de Vilnius.

Kiev "a encore de nombreuses étapes à franchir avant de pouvoir devenir membre", a prévenu M. Sullivan.

- Céréales ukrainiennes -

Pour la première fois depuis l'été dernier, M. Zelensky, toujours vêtu de son polo kaki, a eu un long entretien en tête-à-tête avec le président turc, qui maintient des liens étroits à la fois avec Kiev et Moscou.

Les deux dirigeants ont évoqué l'avenir de l'accord d'exportation des céréales ukrainiennes à travers la mer Noire malgré la guerre.

L'accord, conclu en juillet 2022 avec le parrainage des Nations unies et de la Turquie, expire le 17 juillet et la Russie a déclaré ne voir aucune raison de le prolonger.

"Nous espérons que l'accord sera prolongé", a au contraire déclaré M. Erdogan, qui compte évoquer le sujet avec M. Poutine en août.

Pour M. Zelensky, de nombreuses personnes dans le monde comptent sur ce corridor sécurisé pour se nourrir "et ces vies ne peuvent dépendre de l'humeur du président de la Fédération de Russie".

Le Kremlin avait indiqué suivre "de très près" les discussions entre MM. Zelensky et Erdogan, promettant de maintenir un "partenariat constructif avec Ankara" et saluant le "rôle de médiateur" du président turc.

Selon des experts, Volodymyr Zelensky devait encourager son homologue turc à donner son feu vert à l'adhésion de la Suède à l'Alliance atlantique, mais ce point n'a pas été évoqué devant la presse.

Vendredi, M. Erdogan a indiqué que la Turquie allait prendre "la meilleure décision, quelle qu'elle soit" concernant l'adhésion de la Suède qu'Ankara bloque depuis mai 2022.

- "Porte ouverte" -

Le président turc, qui reproche à la Suède sa mansuétude présumée envers des militants kurdes réfugiés sur son sol, s'est dit favorable à "la politique de la porte ouverte".

Mais, a-t-il enchaîné, "comment un État qui ne prend pas ses distances avec les organisations terroristes peut-il contribuer à l'Otan ?"

Avant Istanbul, le dirigeant ukrainien est passé par la Slovaquie, la République tchèque et la Bulgarie.

A Bratislava, il a fustigé l'absence d'unité au sein de l'Otan sur la question des adhésions de la Suède et de l'Ukraine. "Je pense qu'il n'y a pas assez d'unité dans ce domaine. Et c'est une menace pour la force de l'Alliance (...) C'est très important pour la sécurité du monde entier", a déclaré M. Zelensky lors d'une conférence de presse.

La Russie compte sur "la faiblesse et la désunion de l'Alliance", a-t-il souligné, demandant de nouveaux programmes d'aide militaire pour l'Ukraine.

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a organisé une rencontre entre les dirigeants turc et suédois dès lundi dans la capitale lituanienne.

Vendredi, l'ONU a dénoncé les pertes en vies humaines civiles causées par l'offensive russe, au moment où les combats franchissent le cap des 500 jours.

Plus de 9.000 civils, dont 500 enfants, ont été tués depuis l'invasion russe du 24 février 2022, a déclaré dans un communiqué la Mission de surveillance des droits humains des Nations unies en Ukraine, bien que les représentants de l'ONU aient précédemment déclaré que le nombre réel était probablement beaucoup plus élevé.

- Armes à sous-munitions -

Dans la matinée à Prague, M. Zelensky avait de nouveau pressé les Occidentaux de lui livrer des armes de longue portée dont l'absence ralentit, selon lui, la contre-offensive ukrainienne en cours depuis un mois.

Les armes à sous-munitions dont les Etats-Unis ont confirmé la livraison sont très controversées, car elles dispersent de nombreux petits explosifs dans un large rayon qui peuvent faire des victimes des années plus tard.

L'annonce américaine a révolté les organisations humanitaires, qui rappellent l'impact monstrueux de ces armes sur les civils.

Sur le terrain, l'armée ukrainienne a annoncé vendredi matin avoir abattu 12 drones explosifs sur 18 lancés par la Russie. L'attaque a fait deux morts.

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